Les professionnels de santé mobilisés

Alors que le collectif Île Nou-Magnin est toujours mobilisé malgré quelques avancés sur leur dossier, cette semaine, ce sont les professionnels de santé libéraux qui ont décidé de s’arrêter. Si les revendications diffèrent, ils font front commun face au gouvernement.

Depuis une semaine, tous les patients sont dirigés vers le Médipôle et, pendant ce temps, le collectif clinique Île Nou- Magnin (INM) campe sur ses positions et ses revendications. Pour rappel, les grévistes réclament toujours une revalorisation des tarifs d’hospitalisation des cliniques privées, en vue de l’ouverture du nouvel établissement à Nouville, et une subvention pour l’équiper. Si les services des trois cliniques n’acceptent toujours pas de nouveaux patients, le collectif INM a tout de même accepté la médiation du gouvernement. Elle sera menée par Claude Évin, l’ancien ministre de la Santé, qui devrait arriver sur le territoire d’ici 15 jours. Tous les documents financiers concernant l’INM lui ont déjà été transmis, précise de son côté le gouvernement et ajoute qu’il n’y a plus lieu de poursuivre la grève.

Les libéraux aussi

Depuis lundi, ce sont les médecins, infirmiers et dentistes libéraux qui sont aussi en grève. Un mouvement dissocié du collectif INM, comme l’explique le docteur Dominique Chazal, porte-parole de l’intersyndicale des médecins : « Même si nous sommes solidaires des trois cliniques, nous dénonçons par notre mouvement notre propre situation. » Sont mis en avant dans leur constatation : le gel de leurs honoraires, des pressions incessantes, un manque de transparence du système de santé et l’absence de mesures pour sortir le Ruamm de la crise. « Des mesures du gouvernement, qui devaient être lancées depuis février, n’ont toujours pas vu le jour », pointent les professionnels de santé libéraux. L’une d’elles portant sur une éventuelle baisse de leurs honoraires, une autre sur la prescription par les in rmiers de petit matériel. Du côté du gouvernement, on estime que cette grève n’a pas lieu d’être. L’institution précisant qu’elle a tenu plus d’une vingtaine de réunions de concertation avec les professionnels de santé et qu’elle vient, ce mercredi, de remettre un rapport d’orientation sur les pistes de réforme du système de santé.

Conséquence directe de ces mouvements sociaux : les patients sont contraints de se rendre au Médipôle qui arrive jusqu’à présent à remédier à la situation grâce à la mobilisation et le renforcement de ses équipes. Le gouvernement a en plus sollicité les dispensaires de la province Sud et réquisitionné le personnel de chimiothérapie des cliniques privées et de SOS Médecins.


Ça grogne du côté de Nouville

Au-delà des problèmes de financement de la clinique Île Nou-Magnin, hier, des habitants de Nouville ont bloqué l’accès au site qui doit ouvrir en septembre. Du temps du gouvernement Martin, des semaines d’échanges et de vives discussions s’étaient produites entre l’institution et le collectif représentant les habitants du squat de Nouville.

Hier à nouveau, la route a été bloquée, à la hauteur du virage qui mène à l’Université, à l’entrée du chantier de la future clinique INM. Le collectif dénonce le non-respect des engagements du gouvernement, l’absence d’un médiateur qui devait faire le lien avec les promoteurs du projet et celle d’un écrit garantissant qu’il n’y aurait pas d’expulsion. À cela s’ajoutent des questions d’accès à l’eau ou d’assainissement. Le collectif précise qu’il restera mobilisé tant qu’il n’aura pas de garanties sur ce dossier.

C.S