Les premiers pas de l’économie circulaire

Une conférence était organisée, mardi soir, par la CCI et l’Ademe dans le cadre de la Semaine européenne de réduction des déchets. L’occasion pour la CCI et l’Ademe de proposer une rencontre autour de l’économie circulaire et l’écologie industrielle, qui commencent à faire des émules sur le territoire.

Economie circulaire, écologie industrielle… Autant de termes nouveaux et assez compliqués qui traduisent finalement une réalité qui repose sur des principes vieux comme le monde. L’idée de l’économie circulaire est tout simplement de produire mieux avec moins, tout en intégrant au maximum le recyclage ou en valorisant des déchets d’autres productions. Les théoriciens ont toutefois poussé un peu plus loin le concept en définissant trois domaines : la gestion des déchets, l’offre et la demande des acteurs économiques et les comportements de consommateurs. Autour de ces trois domaines, on retrouve sept piliers.

L’économie de la fonctionnalité est l’un de ces piliers. Autrement dit, il s’agit de revoir le fondement de la relation entre un client et le vendeur. Il ne s’agit plus de vendre un produit, mais un service. C’est le bon vieux principe de la bibliothèque adapté à de nouveaux services. Le fabriquant de pneus Michelin propose, par exemple, aux entreprises de transport de nouveaux contrats qui ne reposent plus sur l’achat de pneus, mais de kilomètres. De la même manière, des sociétés mettent à disposition temporairement des vêtements pour de jeunes enfants ou des femmes enceintes.

Des synergies à développer

Ces pratiques changent radicalement la donne, puisque l’entreprise reste propriétaire du bien et son intérêt est donc de construire des produits avec la durée de vie la plus longue possible. Un changement de paradigme dans une économie de consommation qui s’appuie largement sur le principe de l’usage unique et de l’obsolescence programmée. Et pourtant, les quelques entreprises qui se sont lancées dans cette voie affichent de bons résultats économiques tout en assurant la satisfaction des consommateurs.

La Nouvelle-Calédonie n’est pas à la pointe en la matière, mais se penche sérieusement sur la question, notamment dans l’industrie. A l’occasion de la conférence, la CCI a notamment présenté ses actions en matière d’écologie industrielle. En 2016, la Chambre a réalisé une opération pilote autour des déchets non valorisés de la filière agro-alimentaire. Elle a pu compter sur la volonté du cluster Cap agro qui regroupe les acteurs de cette industrie et s’est penchée dans un premier temps sur trois zones d’activité : Nouville, Panda et Ziza-Zico. Le travail ne s’est toutefois pas limité aux flux de déchets, mais a également étudié les besoins en ressources humaines, en stockage ou en transport.

Un besoin de groupements d’entreprises

La CCI a ainsi créé une base de données, croisées à l’aide d’un logiciel permettant de trouver les correspondances entre les entreprises. Des synergies ont par exemple été trouvées entre des entreprises disposant de camions partant à vide de Nouméa pour se rendre dans le Nord et inversement. Au-delà de valoriser des déchets, ce travail de la Chambre vise également à rapprocher les entreprises et faire en sorte qu’elles connaissent davantage leurs produits et leurs procédés de fabrication. Pour ce faire, la CCI a en parallèle encouragé la création, très récemment, d’une association d’entreprises sur la zone de Ziza-Zico, Cap Agro existant déjà sur Nouville. Ne manque plus qu’une nouvelle association sur la ZAC Panda.

A l’instar du groupement d’employeurs récemment mis en place sur Bourail, ces structures permettent de travailler sur des synergies plus complexes qui ont également été identifiées. C’est le cas sur Nouville et dans la Ziza-Zico, des entreprises qui souhaitent mutualiser certains services comme le ramassage et le traitement des déchets, mais aussi du gardiennage. Des études de faisabilité sont en cours afin de définir les avantages pour les sociétés participantes. Un projet de biomasse est notamment en cours et constituerait un débouché plus qu’intéressant pour les déchets organiques. Ce premier test sera très probablement suivi d’un second en tout début d’année prochaine avec un diagnostic autour de cinquante nouvelles entreprises.