Les pharmaciens acceptent de réduire leurs marges

Il y a à peine un an, le syndicat des pharmaciens tirait la sonnette d’alarme en déposant un préavis de grève générale.Les professionnels dénonçaient un gel des prix menaçant leur activité. Après de longues négociations, les pharmaciens ont finalement accepté un nouveau mode de calcul du prix des médicaments. Les économies pour la Cafat devraient être de l’ordre de 200 millions de francs par an. Une baisse des prix des médicaments est attendue.

Chaque année depuis 2014, le gel des prix a représenté des marges commerciales supplémentaires de près de 400 millions de francs, soit une belle augmentation des bénéfices pour les 68 pharmacies du territoire. Ce petit « bonus » est le fruit d’un décalage entre la baisse du prix des médicaments en Métropole, où les grossistes se fournissent, et le gel des prix – statu quo imposé le temps de trouver un nouveau mode de calcul. L’écart, grandissant, a mécaniquement augmenté les marges des officines et des grossistes. Les Calédoniens, ainsi que le Ruamm, régime unifié d’assurance maladie-maternité, ont payé l’enlisement de ces quatre années de discussions entre le gouvernement et les pharmaciens.

Ils se sont finalement mis d’accord sur un nouveau mode de calcul du prix des médicaments. Jusque là, le système consistait à appliquer un coefficient unique de 46 % sur les prix publics du tarif national métropolitain hors taxe. Il fallait également ajouter une majoration de 5 % pour la province Nord et les zones non régulées de la province Sud, ainsi qu’une majoration de 7 % pour la province des Îles. Depuis une dizaine d’années, des réformes ont fait évoluer le travail des pharmaciens en officine. Ils sont notamment chargés de dépistages, d’éducation thérapeutique, de missions de prévention ou de suivi des patients. Ces activités visent à réduire le coût pour le système de santé, mais sont rémunérées. Cette diversification des sources de revenus pour les pharmaciens a permis de réduire de manière importante le prix des médicaments.

Des économies de 200 millions de francs pour le Ruamm

Les modifications des règles de calcul n’impliqueront aucun changement dans les missions des pharmaciens. Il s’agira de changer de base. Au lieu du prix public, la nouvelle référence sera le prix fabriquant hors taxe. Cinq tranches ont également été définies avec autant de coefficients à la hausse, de façon à compenser la baisse des prix pour maintenir les marges des pharmaciens puisque les activités nouvelles n’ont pas été prévues en Calédonie. Cette nouvelle règle aboutira tout de même à des baisses de prix. Une boîte de paracétamol à 279 francs avant le gel, coûtera 259 francs. Le prix d’un médicament pour le cancer passera de 166 000 francs à 159 000 francs.

Ces baisses bénéficieront en premier lieu au Ruamm pour un montant de l’ordre de 200 millions de francs. Les provinces, qui financent l’aide médicale, feront également des économies à hauteur de 20 millions de francs. En revanche, les mutuelles seront davantage sollicitées pour près de 9 millions de francs.

M.D.