Les maladies bucco-dentaires : trop fréquentes

La Journée mondiale de la santé bucco-dentaire, le 20 mars, permet de connaître la situation sur le territoire. Pour l’Agence sanitaire et sociale, l’hygiène est insuffisante.

Alors que la santé bucco-dentaire des Français s’est améliorée au l des dernières décennies, en Nouvelle-Calédonie, la situation est toujours aussi inquiétante au regard des chiffres de la Dass-NC. Comme l’explique le Dr Hélene Pichot, responsable du programme de promotion de la santé orale à l’Agence sanitaire et sociale : « La situation sanitaire démontre que les maladies bucco-dentaires sont encore trop fréquentes, surtout chez l’enfant. La maladie carieuse est jusqu’à deux fois plus fréquente qu’en France métropolitaine. » À cela s’ajoutent d’autres chiffres plus éloquents. Ainsi, 60 % des enfants de 6 à 9 ans ont au moins une dent cariée non soignée, sans compter que plus de la moitié des enfants présentent des signes de gingivites (inflammation de la gencive). « Plus embêtant encore, c’est la fréquence des caries dentaires non soignées. À 6 ans et à 9 ans, trois enfants sur cinq ont besoin de soins dentaires et à 12 ans, un enfant sur deux a besoin d’être soigné », ajoute le médecin.

Trop peu de consultations

Selon l’UFSBD (Union française des soins bucco-dentaires), la consultation de prévention est loin d’être un ré exe, puisque 45 % des personnes en Métropole se rendent encore en cabinet pour une urgence et seulement 36 % sont conscients que les problèmes bucco- dentaires peuvent avoir une incidence sur leur santé générale. Sur ce point, Hélène Pichot indique : « Il n’y a aucun chiffre sur le sujet chez nous, mais ils sont sûrement plus élevés qu’en Métropole. On sait juste que la consultation n’est pas encore assez systématique chez les enfants. À 6 ans, la moitié d’entre eux ne sont encore jamais allés chez le dentiste alors qu’il est recommandé de les emmener pour la première fois à partir de 3 ans. »

Tout le monde est touché

Selon les chiffres, chez les 10-18 ans, il faut savoir que 25 % des jeunes se plaignent d’avoir mal aux dents, 15 % ont des di cultés pour mastiquer et 10 % ont manqué l’école dans l’année à cause de douleurs dentaires. Un phénomène qui s’observe également chez les adultes puisque 40 % des personnes rapportent souffrir de douleur à la bouche ou aux dents et 15% ont des difficultés à mastiquer du fait de problèmes bucco- dentaires. Une situation qui trouve son explication en premier lieu dans les inégalités sociales comme l’explique l’UFSBD : « Près de 40 % des Français ne se rendent jamais chez le dentiste par manque de moyens financiers. » Ce que confirme localement la représentante de l’Agence sanitaire et sociale : « On retrouve les mêmes inégalités de santé ici. Les enfants issus des familles les plus défavorisées, ressortissants de l’aide médicale versus couverture Cafat + mutuelle, sont deux fois plus touchés par la carie dentaire. »

Des explications locales

Si les chiffres de l’hygiène bucco-dentaire sont supérieurs par rapport à la Métropole, l’explication est donnée par nos habitudes alimentaires . Pour le Dr Pichot : « On remarque ici une consommation trop fréquente d’aliments et de boissons sucrées. Plus d’un enfant sur trois en consomme de manière quotidienne. » Pour l’Agence sanitaire et sociale, la plupart des maladies bucco-dentaires (caries, maladies de la gencive, cancers) sont des maladies chroniques, mais on peut les éviter. Elles sont liées au mode de vie (consommation fréquente d’aliments ou de boissons sucrées, tabac, stress, hygiène dentaire absente ou irrégulière). La mise sur le marché des produits d’hygiène fluorés a largement fait régresser la maladie carieuse dans le monde.

C.S