Les abeilles essaiment à Pouembout

Le principe est simple et dans l’air du temps : rapprocher le producteur du consommateur. Créée en 2010, la Ruche qui dit oui, s’est considérablement développée en métropole et a essaimé près de 600 ruches, sans compter celles de l’étranger. Après une première tentative avortée il y a deux ans, une ruche est en cours d’installation sur Pouembout. 

Chacun y va de ses petites astuces pour lutter contre la vie chère. Il existe un principe simple pour réduire le montant de la facture de ses emplettes : s’adresser directement aux producteurs. Cette façon de faire ses courses s’impose de plus en plus comme une évidence et de nombreuses structures se sont créées dans l’esprit du développement d’une économie sociale et solidaire. Marché, Amap, cueillette sur le lieu de production, vente collective… L’éventail des solutions est très large. La Ruche qui dit oui a été créée en 2010 dans un contexte de crise économique mais pas seulement. Au-delà de prix intéressants, beaucoup de ses clients, au même titre que ceux des Amap, viennent y chercher des produits plus sains, frais, pas ou peu traités. L’idée de soutenir une agriculture de proximité et à taille humaine est également défendue par les membres de ces réseaux.

Raccourcir le réseau de distribution

La Nouvelle-Calédonie n’échappe pas au phénomène, loin de là, et les initiatives existent déjà depuis de nombreuses années, à l’image du réseau Bienvenue à la ferme, du marché broussard, de la distribution de paniers ou encore du marché de gros de Ducos qui permet au producteur d’écouler directement leurs produits. La ruche qui dit oui se base plus ou moins sur le même principe avec ses petites particularités. Après une première tentative dans le Sud qui n’a rien donné il y a deux ans, Karine Maurel s’est lancée dans l’aventure au mois de mai. « Mes parents vivent en métropole et ont une ruche juste à côté de chez eux, explique la jeune femme. Le principe m’a plu alors j’ai cherché à me renseigner. » Le projet se met très rapidement en route malgré les complications liées à l’éloignement et les différences administratives et fiscales.

Après avoir réglé les questions du franc Pacifique, la validation des lieux ou encore l’absence de TVA, la Ruche-Mama, maison-mère de la Ruche qui dit oui, a autorisé le lancement de la construction de la structure calédonienne le 2 octobre. Concrètement, Karine Maurel dispose de trois mois pour trouver 40 acheteurs et trois producteurs. Un défi déjà remporté puisqu’à la fin octobre, Karine Maurel comptait déjà 45 membres et était dans l’attente de la certification de ses trois premiers producteurs par la maison- mère.

Mais l’idée, à terme, est bien de pouvoir proposer une production diversifiée. Parmi la liste proposée par la Ruche-Mama, 70 métiers, pour la plupart artisanaux, sont recensés. Boulanger, céréalier, maraîcher, artiste, boucher… Il n’y a de limites que celles posées par les productions. La responsable de la ruche de Pouembout espère pouvoir proposer de la viande, du poisson, des légumes ainsi que des produits laitiers. Autrement dit, l’essentiel de la consommation alimentaire.

Ouverture prévue le 2 janvier

Mais l’ambition de la ruche n’est pas seulement de raccourcir les circuits de distribution et de proposer des prix inférieurs en évitant la multiplication des marges. « C’est important que cela soit très participatif comme une association, souligne Karine Maurel. En plus des ventes classiques, on peut organiser des journées portes ouvertes des producteurs sans achat pour découvrir les exploitations, on peut aussi organiser des dégustations. » Et au-delà des prix, la ruche devrait proposer des produits que l’on ne trouve pas forcément en grande surface ou dans les commerces classiques.

Si la ruche de Pouembout est la première à ouvrir ses portes, son exemple devrait être imité très rapidement. Les émules sont déjà là puisque deux personnes sur le Grand Nouméa ont déjà pris contact avec Karine Maurel afin d’ouvrir leurs propres structures. Autant de structures qui seront autant de possibilités de découvrir des produits locaux car les membres du réseau peuvent appartenir à trois ruches différentes. Pas besoin d’être de Pouembout pour acheter dans cette ruche et y découvrir la production locale. Rendez-vous le 2 janvier, date prévue de l’ouverture de la première ruche.

M.D.

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Pour vous inscrire ou pour plus de renseignements, rendez-vous sur le site Internet de la ruche à l’adresse suivante : www.laruchequiditoui.fr