Législatives : Le casting est (presque) complet…

À moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, le paysage politique des législatives se dessine petit à petit dans les deux circonscriptions calédoniennes.

Dans la deuxième circonscription (Grande Terre hors Nouméa), Philippe Gomès a mis fin, le week-end dernier, au vrai faux suspense de sa candidature pour un nouveau mandat au palais Bourbon, encore qu’il n’ait fait à Koné que « la proposition de sa candidature ». Au congrès de Calédonie ensemble prévu mi-avril, de le désigner : il n’y a pas plus démocrate, que le député UDI sortant, on le sait bien. Et puis, pourquoi se limiter à un événement médiatique quand on peut s’en offrir deux ou trois sur le même thème ? La presse suivra, c’est écrit !

Ambiguïté référendaire

Reste l’ambiguïté de son credo référendaire : « adoucir » la question binaire du pour ou contre l’indépendance par une question sur « les convergences que l’on partage avec les indépendantistes, dit Philippe Gomès, comme les valeurs, l’organisation institutionnelle du pays, les questions foncières et minières… » Tiens, voilà la doctrine minière de la province qui rentre par la petite porte et la question du référendum d’autodétermination qui prend des distances avec l’Accord de Nouméa… Comme en écho aux états généraux de l’avenir de Pierre Frogier et Bernard Deladrière ? À défaut d’éclairage, là il y aura besoin d’éclaircissements.

Harold Martin et Pascal Vittori associé à Wilfried Weiss, son suppléant, tous deux candidats déclarés dans cette circonscription, ont là un angle choisi pour marquer leur différence, leur attachement à la France et à l’Accord de Nouméa. Toujours dans la 2e circonscription, la candidature de Bianca Hénin (Front national) ne fait pas de doute et devrait être annoncée dans la semaine, son investiture étant validée par Paris. Elle espère aussi que le score national de Marine Le Pen l’aidera à redonner des couleurs au Front, qui comptait quatre élus au Congrès en 2004. Enfin, Gil Brial (UCF) pourrait aussi envisager de sauter le pas.

Côté indépendantistes, on s’attend toujours à l’annonce de la candidature de Louis Mapou, originaire de Yaté, mais implanté à Païta et élu au Congrès sous l’étiquette Uni. Mais, comme l’UC ne participera pas au scrutin, la mobilisation des électeurs du FLNKS est un mystère.

Campagne bien lancée dans la 1ère circonscription

Dans la première circonscription (Nouméa et les îles), Philippe Dunoyer n’a toujours pas fait l’annonce de sa candidature, sans doute prévue lors du congrès de son parti, le 15 avril prochain. Ce qui lui permet de conserver la tribune de porte-parole du gouvernement le plus longtemps possible et de ne pas trop se mouiller pour l’élection présidentielle. Du côté de la famille des Républicains, Bernard Deladrière a choisi son suppléant : le Lifou Eugène Ukeiwë. Du classique ! Et Gaël Yanno, le non-citoyen Sacha Bénisti.

Chacun semble avoir opté pour les « réunions Tupperware », chez l’habitant et en petit comité. Sonia Backes enchaîne les visites d’entreprises, les rencontres avec les salariés et les apéros-débats, le soir. Une campagne, qu’elle avait fait précéder de la publication d’un livre de réflexions politiques. C’est elle aussi qui vient d’inaugurer Politique direct(e), la nouvelle émission politique de NC 1ère.

Dernière arrivée dans la course à la députation dans cette circonscription : Germaine Némia- Bishop qui se présente sous l’étiquette Rassemblement autochtone et souveraineté partagée. Originaire de Maré, cette mère de famille se présente pour la première fois, mais s’était engagée politiquement très jeune aux côtés de Nidoïsh Naisseline. Elle milite pour une plus grande reconnaissance du peuple autochtone kanak.
Enfin, le Front national devrait également aligner cette semaine un candidat dans la 1ère circonscription.

M.Sp.