L’égalité politique, préalable à toute discussion statutaire

Faisant suite aux propos tenu par Jean-Yves Faberon, professeur de droit public, dans Les Nouvelles calédoniennes, qui met en avant une solution fédérale plutôt qu’une indépendance association, Philippe Blaise a tenu donner sa position. Pour le secrétaire général des Républicains calédoniens, il est inutile de parler aux Calédoniens d’État associé ou fédéré, car avant tout, il faut privilégier « l’égalité politique ».

Philippe Blaise a tenu à rapidement rebondir sur les propos de Jean- Yves Faberon. « Ceux qui spéculent tous seuls dans leur coin sur des solutions imaginaires d’État associé ou fédéré ne traitent absolument pas le problème de fond. Le vrai problème, c’est d’abord celui de la reconnaissance par les indépendantistes ou non de l’égalité en droit et en dignité de tous les Calédoniens », a-t-il soutenu.

Un constat accablant

Pour Philippe Blaise, rien ne sert de parler d’État associé ou fédéré quand on regarde de plus près la réalité du quotidien. En ce sens, l’élu tient à souligner qu’à chaque séance du Congrès, les indépendantistes considèrent, « que ceux de statut coutumier sont plus légitimes, car il s’agit du peuple colonisé et doivent obtenir des droits particuliers en toutes choses ». Il rappelle que les propos tenus lors du dernier Comité des signataires par les indépendantistes ont été clairs, « eux, qui ont menacé de recourir à la violence si on touchait au gel du corps électoral et même s’ils perdent les trois référendums ». Pour lui, les indépendantistes profitent d’une inégalité électorale qui fait qu’il faut beaucoup moins de voix aux Iles et dans le Nord, que dans le Sud, « pour essayer de conquérir une majorité artificielle au Congrès, même s’ils sont minoritaires en voix ». En résumé, « leur projet pour la constitution de Kanaky prévoit des discriminations électorales pour élire le président et revoir la Constitution, assurant ainsi une majorité kanak déconnectée de la composition démographique réelle du pays réel ». Quant au Parti travailliste, Philippe Blaise précise que son projet prévoit même « des quotas ethniques dans les conseils municipaux et que le président soit élu par les maires, avec une majorité de communes kanak, sans rapport avec la répartition démographique réelle ».

Rien de sert de parler

Devant ce constat, pour l’élu du Congrès, rien ne sert de venir parler aux Calédoniens d’État associé ou fédéré comme des solutions équilibrées ou innovantes, « si on n’est pas capable d’obtenir du FLNKS au préalable le retour à l’égalité politique absolue des Calédoniens. On a laissé s’installer en Nouvelle-Calédonie une situation d’apartheid politique insupportable à terme ». Pour lui, le projet indépendantiste est de faire de cela la norme des futurs statuts qui nous éloigneront de la France alors que « le retour à la vraie démocratie ne sera possible que dans la France ».

C.S