Le TSV, la F1 du tir sportif

Le week-end dernier, s’est déroulée une compétition internationale de TSV (tir sportif de vitesse) de haut niveau à Dumbéa et Païta. Plus d’une cinquantaine de tireurs se sont affrontés lors de l’IPSC Level 3 New Caledonia Championships Handgun. L’occasion d’en savoir un peu plus sur cette discipline tendance du tir, avec Sébastien Marcon, le président de la Ligue de tir calédonienne.

Qu’est-ce que le tir sportif de vitesse ?

Sébastien Marcon : Trois mots sont importants dans le tir sportif de vitesse. Nous avons la partie tir, où le tireur doit se concentrer pour avoir les meilleurs points possible par rapport aux cibles. Le côté sportif, parce qu’il s’agit d’un déplacement. Chaque compétition est composée de plusieurs stages et l’ensemble de ces stages, qui sont vécus comme des sprints, forment un marathon. Enfin, la vitesse, car il faut tirer un maximum de cibles sur un parcours en un minimum de temps. Il faut être précis et rapide, donc être un très bon tireur avant tout.

Comment se déroule une épreuve de TSV?

Le principe est simple. Vous avez une situation à résoudre sur un parcours donné (stage) et installé par des range officers. Chaque tireur va devoir toucher les cibles dans l’ordre qu’il désire en un minimum de temps et, surtout, dans la plus grande sécurité. J’insiste là-dessus, car c’est le plus important. Il y a d’énormes contraintes de sécurité où chaque tireur, chaque stage sont encadrés par des gens formés et diplômés. Le règlement est très strict en TSV. Par exemple, on ne peut pas se déplacer en conservant son doigt sur la détente lors d’un stage, on ne peut pas toucher son arme sans l’ordre d’un range officer ou en dehors de zones spécifiques, on ne peut également pas dépasser les angles de tir imaginaire de sécurité lors d’un stage. La sécurité en tir, c’est primordial, en TSV encore plus. Les cibles sont en papier ou métalliques et peuvent être fixes, mobiles ou avoir un cycle d’apparition/disparition. Les distances varient de 2 à 35 mètres à l’arme de poing.

C’est donc le tireur le plus rapide qui l’emporte ?

Non, il faut aussi être très précis. C’est vraiment la combinaison des deux. Les juges calculent à chaque stage le nombre de points effectués par le tireur sur les cibles et font un ratio avec le temps passé. On additionne ensuite les points de chaque stage pour avoir le global à la fin de la compétition et déterminer le classement. Pour rendre la tâche plus délicate, les tireurs peuvent perdre des points s’ils tirent sur des zones de cible négatives ou être sortis s’ils ne respectent pas une mesure de sécurité. Il faut être en permanence concentré, imaginer son parcours mentalement, ne rien laisser au hasard et le moment venu, être prêt pour être et le plus précis. C’est la Formule 1 du tir.

Qui peut pratiquer le TSV ?

Tout le monde, à partir du moment où l’on est déjà inscrit à la ligue et dans un club. Il faut ensuite avoir déjà pratiqué du tir statique dans un stand et savoir manipuler son arme en sécurité, j’insiste encore sur la sécurité, car primordiale. Le tireur pourra alors suivre une formation TSV qui sera soumise à un examen où il devra faire valider trois matchs (NDLR : trois parcours). L’examen en poche, il pourra participer aux compétitions. Je reviens sur qui peut faire du TSV, car c’est important. Le tir sportif est ouvert à tous. Hommes, femmes, jeunes. On peut commencer le TSV à 12-13 ans. Nous avons beaucoup de femmes qui pratiquent le tir sportif et le TSV. Des femmes qui impressionnent par leur capacité et leur talent et qui n’ont rien à envier aux tireurs masculins, bien au contraire. Nous voulons développer nos structures en ce sens pour accueillir encore plus de femmes et plus de jeunes.

Quel est l’équipement nécessaire ?

Il y a bien entendu l’arme, tout d’abord. Ce n’est que du gros calibre, jamais inférieur à 9 mm. On peut faire du TSV au pistolet, au fusil calibre 12 et à l’AR15 ou les trois combinés. Le week- end dernier (voir encadré), il s’agissait d’une compétition au pistolet, la plus répandue. Chaque tireur de TSV est donc équipé de son arme qui est portée dans un étui (holster), placé avec ses chargeurs à la ceinture. Après, il y a plusieurs catégories d’armes allant de celles stock, sorties de leur emballage (production), aux armes légèrement (standard) à très modifiée (open). Chaque tireur y trouvera son compte, qu’il soit une femme, un jeune, un homme, le TSV est fait pour celui qui recherche la précision, la rigueur, la sécurité, le dynamisme, bref, le tir fondamental.


Sébastien Marcon, le nouveau président

44 ans, professeur de science, il est président de la Ligue de tir depuis janvier dernier. La ligue compte plus de 1 900 licenciés. Sébastien Marcon pratique le tir sportif depuis plus de trente ans, il a fait sa première compétition à l’âge de 14 ans. Il est spécialisé dans le tir sportif de vitesse et a remporté de nombreuses compétitions au pistolet, avant de se spécialiser depuis l’année dernière au TSV sur AR 15. Il fait partie du team sport NC.


Résultats du Level 3 IPSC NC Championships Handgun

OPEN

1 – William Gross (NC).

2 – Pascal Chuvan (NC).

3 – Gaël Gross (NC).

STANDARD

1 – Alan Desmot (NC).

2 – Were Gail (NC).

3 – Nicolas Yamamoto (NC).

PRODUCTION

1 – Tony Skews (NZL).

2 – Johannes Winthorst (AUS).

3 – Cameron Hjamish (NZL).

 

C.Sch