Le Ponant renonce aux Chesterfield, provisoirement

Les communiqués de presse se sont multipliés ces derniers jours autour de la question polémique des croisières sur les récifs pristines. Après les communiqués d’EPLP et de partis politiques souhaitant surfer sur la vague environnementaliste, c’était au président de la compagnie du Ponant, Jean-Emmanuel Sauvé, de s’exprimer. Dans un courrier adressé aux Affairesmaritimes, le président explique que face à la polémique, sa compagnie préfère suspendre le projet pour le moment, indiquant « que les explications nécessitent encore davantage de temps ». Jean-Emmanuel Sauvé souligne, par ailleurs, que ce qu’il voulait faire aux Chesterfield, c’était participer au nettoyage de la pollution par les matières plastiques sur le littoral. Il ne parle pas en revanche des autres activités prévuespour ses croisiéristes qui suscitent des nombreuses craintes, en particulier chez les scientifiques.

Dans la foulée, le gouvernement a également pris position en annonçant qu’il n’accorderait pas d’autorisation aux bateaux du Ponant. « Nous avons ouvert une porte de discussion pour organiser des croisières, mais aujourd’hui, nous n’avons pas les garanties suffisantes. Nous n’avons jamais été dogmatique sur le sujet », indique Nicolas Metzdorf. Une position qui tranche avec cellesnettement plus favorables aux croisières du gouvernement ces derniers mois. Il en va de même des déclarations de Calédonie ensemble qui semble vouloir mettre en réserve intégrale les récifs pristines alors que c’est ce même groupe politique qui avait souhaité laisser la possibilité d’y pratiquer des activités économiques.

Pour EPLP, cet imbroglio n’est qu’une bataille gagnée, la guerre étant loin d’être terminée. Pour battre le fer tant qu’il est chaud, la fédération d’associations demande à ce que tous les récifs pristines soient classés en réserve intégrale, que le président du gouvernement dépose une demande d’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, que l’escale du bateau du Ponant à l’îlot Kouaré soit interdite et, enfin, que soit interdite l’exploration-exploitation des ressources géologiques marines.

M.D.