Le plan de lutte contre la délinquance se décline à l’école

Une convention a été signée, vendredi, entre le gouvernement et l’État afin de lutter contre le décrochage et les violences en milieu scolaire. Cette convention s’articule autour de quatre axes et décline 22 actions du plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance.

Les sorties des lycées calédoniens prennent parfois des allures de camps retranchés. En 2017, le lycée du Grand Nouméa était le théâtre d’affrontements, rappelant que la violence, qui ronge la société calédonienne, n’épargne personne, pas même les jeunes. Il y a encore quelques jours, des incidents d’une moindre ampleur mobilisaient les forces de l’ordre sur Nouméa. Afin de tenter d’enrayer ce phénomène, le gouvernement et l’État ont signé une convention dans le cadre du plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance adopté par le Congrès le 12 mars.

22 actions concrètes

Le partenariat, qui s’articule autour de quatre axes, vise à instaurer un climat serein au sein des établissements, lutter contre l’absentéisme et le décrochage et protéger le personnel. La Nouvelle-Calédonie est ainsi devenue le premier territoire français à rendre obligatoire le parcours civique, correspondant au premier volet du service civique sur lequel planche le gouvernement. Ce parcours pourra notamment bénéficier aux élèves de troisième dans l’obtention de leur brevet.

Le vice-recteur, Jean-Charles Ringard-Flament, qui a la charge de mettre en œuvre cette convention, explique que le dispositif anti- décrochage, à l’essai en 2017, sera consolidé. Il s’agit de retirer les élèves en pré-décrochage du système qui n’est pas forcément le plus adapté pour eux et de leur redonner un cadre. L’expérience de Tuband va être élargie à d’autres établissements et notamment à Païta, Koné, sur la côte Est ainsi que dans les Îles.

Un doublement de la brigade de prévention de la délinquance juvénile

Cette année, tous les collèges et lycées devront revoir leur règlement intérieur. Pour la première fois, ils disposeront d’un règlement type qui pourrait bien bannir le téléphone portable pour d’autres usages que pédagogiques. Dans le même registre, les lycéens pourraient ne plus avoir le droit de sortir pendant les intercours.

Les forces de l’ordre seront également beaucoup plus présentes aux abords des établissements. Thierry Lataste, le haut- commissaire, a ainsi annoncé le doublement de la jeune brigade de prévention de la délinquance juvénile. Six nouveaux gendarmes seront installés à Koné afin de resserrer les liens entre les forces de l’ordre et le monde scolaire, notamment afin d’insister sur la prévention.En un peu plus de six mois d’existence, la brigade a effectué près de 320 interventions.

M.D.