Le nickel dans la tourmente

Le nickel connaît une situation très difficile. Les métallurgistes doivent y faire face et s’organisent en conséquence. Mais les chiffres n’ont rien de rassurant et pourraient avoir des conséquences.

9 000 dollars la tonne… Un cours du nickel aussi bas ne s’était pas vu depuis 2003. Cela n’a rien à voir mais à cette époque, Philippe Vecten était directeur de la SLN. Il vient d’être nommé à la tête des branches nickel et manganèse d’Eramet. Pour le groupe minier français, l’idée est d’apporter davantage de cohérence dans la mise en œuvre des stratégies de ces deux branches. Des stratégies qui se rejoignent sur des points importants tels que la suspension des grands projets, la réduction des investissements mais aussi la réduction des coûts et l’amélioration de la compétitivité.
Philippe Vecten, en poste à Nouméa de 1999 à 2005, a notamment eu la charge de mettre en place le programme 75 000 tonnes, objectif qui n’a cependant jamais été atteint. La nomination de ce nouveau directeur pourrait permettre d’y voir plus clair après l’annonce de la mise en suspens du projet de centrale C de la SLN.

Un moment charnière

L’avenir de Vale NC devrait également se préciser au travers d’une conférence de presse qui se tiendra aujourd’hui, à Londres. Le géant brésilien détaillera plus particulièrement son plan stratégique à l’occasion du Vale Day 2016, et donc au passage ses performances, ses projets et ses investissements. Comme l’a rapporté NC1ère lundi, des experts du Crédit Suisse estiment que l’usine calédonienne pourrait être mise en veille « en raison de ses coûts de production très élevés et de flux de trésorerie négatifs » mais tout aussi bien liquidé, purement et simplement. Pour mémoire, Vale détient 80,5 % du capital de l’usine située à Goro, le groupement japonais Sumic a, quant à lui, 14,5 % (après que les 21 % du groupe ont été dilués avec l’augmentation de la facture de l’usine) des parts de l’entreprise. Des Japonais qui envisageraient de quitter l’opération selon certains bruits de couloir. Les trois provinces sont quant à elles propriétaires des 5 % restants via la SPMSC. S’il faut attendre encore un tout petit peu avant de connaître les intentions du groupe brésilien, son implication dans la pollution catastrophique du Rio Doce, cœur historique des activités de Vale, anciennement appelé CVRD (Companhia Vale do Rio Doce) lui coûtera très cher. La facture du nettoyage devrait dépasser les 5 milliards de dollars, sans parler d’éventuelles amendes. Il y a fort à parier que l’industriel en tienne compte dans sa stratégie, au moins à court terme.

M.D.