Le diesel taxé pour financer Néobus

Néobus est le futur réseau de transport en commun à haut niveau de service. Lancé en 2013 pour une mise en circulation en 2017, le projet s’est vu doté d’une source de financement au travers de l’augmentation de la taxe sur les carburants. L’augmentation se fera au profit du syndicat mixte des transports urbain qui mettra en œuvre Néobus et devrait être votée par le Congrès dans le courant du mois d’août.

 

Néobus, c’est le projet qui doit faire passer la Calédonie de l’âge de pierre du transport commun à un réseau moderne et répondant aux besoins de la population. Si la volonté politique d’aboutir a été affichée avec ardeur pendant deux ans, il reste maintenant à régler la question du financement de ce projet dont le coût est estimé à près de 26 milliards de francs.

L’idée de Néobus vise à répondre aux enjeux du transport dans l’agglomération, dont la population atteindra bientôt les 200 000 habitants. Il consiste à mettre en place un réseau de bus à haut niveau de service entre les quatre communes l’agglomération. Cette épine dorsale servira de base au futur réseau de transport en commun, davantage connecté, et faisant une part plus large aux modes doux, notamment au vélo, à plus ou moins court terme. Si la mise en service doit intervenir en 2017, la fin du chantier n’est prévue que pour 2024 pour la ligne reliant Dumbéa au Mont-Dore.

850 millions de francs supplémentaires

Un horizon plutôt lointain qui s’explique par la nécessité de revoir au préalable l’organisation du système du transport – aujourd’hui trois réseaux (Karuïa, Carsud et la SCT) opèrent sur l’agglomération, conduisant à des surcoûts ainsi qu’un manque d’efficience –, mais aussi par la complexité du financement. Près de 50 % du budget est bouclé, notamment grâce à une subvention de l’État de 2,1 milliards de francs dans le cadre d’un appel à projets pour le Grenelle de l’environnement 2.

C’est le gouvernement qui apportera le complément en augmentant la taxe sur le produits pétroliers (TPP), mais pas n’importe lesquels. Il est envisagé de taxer uniquement le carburant le plus polluant : le diesel. La taxe pourrait ainsi passer de 9,70 francs du litre à 13,70 francs, soit une hausse de 4 francs, et dégager des recettes supplémentaires de l’ordre de 850 millions de francs par an. Un montant en rapport avec celui du chantier mais aussi des enjeux.

Pour le gouvernement, cette taxation différenciée entre l’essence et le gasoil se justifie pleinement dans un contexte de « transition énergétique » et « d’écofiscalité ». Une écofiscalité encore balbutiante et qui pourrait être plus incitative encore. Outre les taxes carbones instaurées par certains pays, il existe des taxes sur les places de parkings, sur les immatriculations des véhicules les plus polluants comme les 4×4. D’ici à 2019, le SMTU espère pouvoir faire passer le nombre d’usagers d’environ 50 000 à 100 000.