L’accord de libre-échange avec le Vanuatu est signé

L’Accord de libre-échange a finalement été signé, le mardi 23 avril, à la CPS. Il fait suite à la tenue du premier forum économique entre le Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie et s’inscrit dans la logique de l’intégration régionale de la Calédonie dans sa région. Le document prévoit une liste de produits pour lesquels les taxes à l’importation seront réduites ou supprimées.

Bon sens. Le mardi 23 avril marquera une nouvelle étape dans la construction de la Nouvelle-Calédonie et plus particulièrement sur la question de son intégration régionale. En 2015, les importations en provenance des pays océaniens représentaient seulement 15,5 %, comprenant celles d’Australie et de Nouvelle-Zélande. En retirant ces deux pays, le pourcentage des importations en provenance de nos voisins chute à près de 0,6 %. Un chiffre qui illustre bien le faible rôle de la Nouvelle-Calédonie dans sa zone d’influence. De la même manière, les exportations vers les pays océaniens, hors Australie et Nouvelle- Zélande, s’élèvent à seulement un peu plus de 0,8 % du total des exportations.

Cette date marque la signature de l’accord de libre-échange entre le Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie qui prévoit une baisse ou la suppression des taxes à l’importation/exportation pour une liste de 38 produits travaillée depuis plus d’un an. Une liste légèrement réduite par rapport à celle présentée au mois de février, à l’occasion du premier sommet économique entre les deux pays qui s’est également tenu à la Communauté du Pacifique.

La liste a été construite de façon à ce que les produits et de services retenus ne mettent pas en concurrence des sociétés vanuataises et calédoniennes. Elle a vocation à évoluer au gré des besoins. Ce rapprochement est censé créer un appel d’air pour le développement des affaires entre les deux pays. Pour les services, aucune liste n’a été dressée, chaque service devra faire l’objet d’une demande particulière qui sera étudiée par le comité de suivi de l’accord qui sera mis en place très prochainement.

Une première étape vers un marché de 1,2 million d’habitants

Le gouvernement qui a engagé un important travail de coopération régionale ces dernières années n’y voit pourtant qu’une étape. Cet ersatz de marché commun d’un peu moins de 600 000 habitants pourrait rapidement être élargi à d’autres pays et en particulier les îles Salomon et Fidji avec qui des discussions ont été ou seront engagées très prochainement afin de créer un marché regroupant plus de 1,2 million de personnes.

La signature finale du document a pris un peu plus de temps que prévu pour des raisons administratives du côté du Vanuatu et du fait du partage de la compétence de la diplomatie entre l’État et la Nouvelle-Calédonie. L’État devait notamment s’assurer des problèmes de provenance, la Nouvelle-Calédonie étant une porte d’entrée pour l’Union européenne et le Vanuatu n’en faisant pas partie.

En matière d’intégration régionale, il existe encore de nombreux dossiers à traiter, à commencer par les relations avec les deux grands pays voisins même si le travail a déjà été largement été engagé. Si la Nouvelle-Calédonie affiche un produit intérieur brut (PIB) proche de celui de l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, son système productif est certainement plus proche de ses voisins mélanésiens. Les principales différences étant l’existence d’une industrie de transformation qui a pu se développer grâce à l’élaboration d’un cadre très protecteur et une industrie extractive également fortement soutenue par l’État et les collectivités. La Nouvelle-Calédonie, comme le Vanuatu, étant un pays importateur au contraire des deux géants du Pacifique qui sont d’importantes puissances exportatrices.

M.D.