Les énergies renouvelables présentent de nombreux avantages, mais aussi quelques inconvénients. L’un des principaux est de produire de l’énergie de manière intermittente. Pour le solaire, en dehors du mauvais temps, la production ne peut se faire que la journée et si l’électricité n’est pas instantanément consommée, elle est tout simplement perdue. Le projet de Wi Hâche Ouatom, porté par Enercal et Promosud, apporte une réponse à ce problème.

Installés du côté de La Foa, une zone particulièrement favorable, les 33 000 panneaux solaires représentent une puissance de 10 MW censés couvrir les besoins électriques de 5 000 foyers. Ce projet de deux milliards de francs comprend également, et c’est la grande nouveauté, 1 190 batteries pour restituer l’électricité en fonction des besoins sans perturber le réseau et donc réduire la production d’électricité d’origine fossile. Le dimensionnement de la centrale ne devrait pas garantir la restitution au réseau toute la nuit, mais au moins une petite partie. Seul bémol, la technologie reste encore assez chère ce qui impacte le coût du kilowattheure. La centrale produira un kilowatt à un prix de 17,5 francs alors que que les fermes solaires classiques produisent à un coût de l’ordre de 7 à 8 francs.

Ce premier projet va en appeler d’autres. C’est le cas à Boulouparis où une autre centrale devrait être prochainement inaugurée, mais aussi dans les Îles. Le recours à ce type de technologie y sera probablement indispensable pour atteindre l’objectif de 100 % d’énergies renouvelables. Un objectif qui pourrait être atteint dès 2021, selon Enercal. Plus généralement, l’objectif de 100 % d’énergies renouvelables pour couvrir la consommation publique de la Grande Terre, y compris les consommations des entreprises (hors mines et métallurgies) devrait pouvoir être atteint d’ici 2024.

M.D.