La pêche s’ouvre à de nouveaux marchés

La pêche hauturière s’adresse essentiellement au marché local, mais a n d’assurer son développement, la filière souhaite désormais s’ouvrir à de nouveaux marchés . La participation à un premier salon, en Belgique, a permis d’entrevoir un réel potentiel.

La pêche hauturière fait relativement peu parler d’elle chez nous. Si cette filière est peu développée, elle n’en ai pas moins bien structurée. Depuis une dizaine d’année; les six armateurs locaux avec leurs seize bateaux pêchent à la palangre. Cette pratique, responsable et durable, a d’ailleurs été reconnue par un label en 2015. Et cette bonne gestion pourrait donner un réel coup de pouce aux produits de la pêche sur les marchés étrangers.
Afin de se développer, les acteurs de la filière se sont rendus au salon International Seafood de Bruxelles fin avril. Ils ont pu y présenter Cap La Pérouse, une marque commune créée par l’ensemble des professionnels, qui vise le marché haut de gamme en tant que produit responsable. Durant le salon, les pêcheurs ont pu mesurer l’attrait des professionnels pour ce type de produit. Des groupes tels que Thiriet, Picard ou encore la Belle Îloise ont montré leur intérêt pour notre thon germon.

Marchés européens, mais pas seulement

Ce thon représente près de 70 % des prises calédoniennes. Et c’est bien sur la qualité que la Nouvelle-Calédonie a une carte à jouer, pas nécessairement sur le prix, en particulier dans la zone Pacifique qui compte de nombreux producteurs à bas coût. La gestion durable de la ressource est un autre atout que Nicolas Metzdorf, le membre du gouvernement en charge de l’agriculture et de la pêche, entend bien valoriser. À l’occasion d’un déplacement en Métropole en juin, il entreprendra des démarches pour que le thon calédonien puisse bénéficier du label « pêche responsable », reconnu en France et en Europe. Dans la zone Pacifique, la Nouvelle-Calédonie est la seule à être en totale conformité avec les règles édictées par la commission thonière du Pacifique.
Si les acteurs de la filière pêche placent leurs espoirs de développement dans l’export, quelques expériences trop rapides ayant mal tourné les ont rendus plus prudents. Avant d’augmenter significativement les prises, ils souhaitaient tout d’abord mesurer les opportunités. En concertation avec les professionnels, la Nouvelle-Calédonie a toutefois accordé trois nouvelles licences. Une augmentation de la otte, qui n’est pas anodine et va augmenter la pression sur la ressource sans toutefois la mettre en péril.

Un état des lieux de la ressource

Chaque année, la filière produit environ 2 500 tonnes de thon dont 80 % sont écoulés sur le marché local et les 20 % restants à l’export et plus spécialement au Japon qui achète entre 300 et 500 tonnes. Aujourd’hui, l’Europe en absorbe 30 à 50 tonnes par an. L’idée est d’y écouler 200 tonnes supplémentaires, et plus précisément du thon germon congelé. La Nouvelle-Calédonie n’a toutefois pas vraiment d’idée sur l’état du stock de poisson qui fraye dans ses eaux. Un partenariat a été conclu avec l’ONG Conservation internationale, qui, grâce à son expertise scienti que, mais aussi grâce aux nombreuses études réalisées par la CPS, e ectuera un état des lieux.

S’il faut attendre les résultats pour obtenir une idée précise du niveau acceptable de pêche pour que la ressource puisse se renouveler, la Nouvelle-Calédonie est bien loin de ses voisins du Paci que, qui ont fait de la pêche une véritable industrie. C’est notamment le cas de la Papouasie Nouvelle-Guinée, premier producteur du Pacifique avec ses 250 000 tonnes par an, ou des îles Salomon, qui ont accordé une centaine de licences à des senneurs. Un seul de ces bateaux qui pêchent au let peut capturer en une année ce que l’ensemble de la filière calédonienne pêche en une année.


Un site internet pour les amateurs de pêche

Cela ne concerne pas vraiment la pêche industrielle, mais plus généralement les amoureux de la discipline. Le site peche.nc regroupe l’ensemble des informations réglementaires, mais aussi toutes les actualités publiées sur la page Facebook du site, ainsi que des photo et une carte offrant différentes options. Un guide des poissons est également en ligne a n de pouvoir identi er plus facilement les prises.

MD