La Fnac s’installe

La fin d’une ère. L’enseigne métropolitaine Fnac, qui a ouvert ses portes vendredi dernier, a remplacé la librairie Pentecost. L’authenticité laisse place à la modernité avec, là aussi, des avantages non négligeables…

Après Decathlon et Darty, voilà une autre grande enseigne que les consommateurs attendaient. Le pincement au cœur de voir la librairie Pentecost disparaître est bien réel, mais « on ne pouvait pas trouver meilleur héritier , résume Nadège Loriot, directrice marketing de ce magasin qui souhaitait, quoi qu’il en soit, conserver un certain « amour de la culture ». « Nous avons choisi la Fnac et la Fnac nous a choisis, poursuit-elle. C’est une fierté pour les équipes : ce n’est pas n’importe quelle enseigne et elle bénéficie d’une belle image. »

Des codes Fnac

Satisfaction donc pour les employés de Pentecost, désormais Fnac Nouméa, qui ont pu reprendre leurs fonctions, mais dans un nouvel univers. Le projet a pris un an et demi à être élaboré. Les travaux ont commencé en juillet dernier pour une durée de plus de quatre mois. Sur place, il a fallu faire de la place justement. La surface reste la même, 600 m2, mais agencée différemment et « au millimètre près » pour respecter les codes de la Fnac sur le « parcours client », le rayonnage, etc. Un travail de qualité : on respire davantage même si Pentecost avait son charme… Les bureaux suspendus ont été supprimés, l’escalier du fond est passé à l’avant, seuls la rambarde et les lustres d’époque ont été conservés. Les couleurs sont devenues celles de la Fnac : noir, orange… Voilà pour le look.

L’équipe a dû également revoir ses codes, procédures et autres chartes graphiques. Les quinze employés, déjà culturellement imprégnés, ont suivi des formations avec les formateurs Fnac pour apporter cette touche plus « corporate » et Ils ont été impliqués dès la fin des travaux pour affiner l’agencement et découvrir les nouveaux produits.

30 000 produits

Le magasin propose 24 000 articles de librairie, 4 000 en papeterie et 2 000 en high-tech. Autant de produits qu’avant, mais un rééquilibrage a été effectué pour accueillir les produits high-tech qui n’existaient pas auparavant : téléphones, enceintes, drones, appareils photo, casques audio, DVD, jeux vidéo, vinyles, etc. Le tout est en « libre touché », c’est-à-dire à essayer et non – comme nous en avons malheureusement l’habitude – en vitrine.

Le rayon papeterie est équivalent à l’ancien et celui de la librairie a été rafraîchi avec de nombreuses nouveautés. Les rubriques ont changé et sont plus ciblées (régionalisme, œnologie, voyage, adolescents, etc.) conformément à toutes les Fnac. On retrouvera à la place des Coups de cœur de Pentecost les Sélections Fnac (certaines imposées, d’autres laissées au libre arbitre des libraires), et des arrivées au plus proche des sorties littéraires. Il y a également des sélections pour le multimédia et les fameux Packs Fnac.

Question tarifs, si les prix ne sont pas les mêmes qu’en Métropole, ils restent cependant intéressants en particulier sur les produits high- teck (« qui proviennent de la centrale Fnac, alors que les livres sont aux prix des éditeurs auxquels s’ajoutent les frais annexes de transport ».)

Notez que la Fnac propose ici aussi une carte adhérent à 2 000 francs, valable trois ans, pour bénéficier de remises immédiates sur une sélection de produits. Gage de bon démarrage : 99 cartes ont été vendues dès la première matinée…


Fnac, un leader

Le magasin du centre-ville appartient au groupe HBO, également propriétaire de l’As de trèfle, qui s’est doté donc de la première franchise Fnac. Fnac est une marque du groupe Fnac Darty dont la fusion a eu lieu en avril 2016. Après une bataille acharnée entre Conforama, filiale du groupe sud-africain Steinhoff, Fnac a pris le contrôle de Darty avec une acquisition réalisée pour 1,2 milliard d’euros. Un rapprochement qui a porté ses fruits selon le magazine Capital : Fnac Darty a vu son résultat opérationnel courant grimper de 23 %, à 203 millions d’euros sur la base d’un chiffre d’affaires en hausse de 2 % à 7,4 milliards d’euros. Fin 2017, il disposait de 703 magasins, dont 482 en France, et se positionnait en deuxième acteur d’e-commerce en termes d’audience en France (13,6 millions de visiteurs uniques par mois) sur ses deux sites. En Nouvelle-Calédonie, la Fnac et Darty ne sont pas liés puisque Darty est arrivé avant la fusion.
La Fnac pourrait dans le futur ouvrir d’autres enseignes sur le territoire. La Réunion, par exemple, en compte quatre.

C.M.