La confiance des patrons rechute

L’Institut d’émission d’outre-mer a publié sa note de conjoncture pour le troisième trimestre 2018. Si le ralentissement semble se stabiliser, certaines données sont à surveiller. La reprise économique attendue par le gouvernement pourrait mettre un certain temps à arriver.

La situation économique inquiète les patrons. Ce n’est pas nouveau, mais leurs inquiétudes sont plus vives alors que les perspectives s’étaient légèrement éclaircies entre 2016 et 2018. L’indicateur du climat des affaires mesuré par l’IEOM pour le troisième trimestre 2018 montre que la confiance des patrons rechute. Un sentiment qui s’explique par plusieurs facteurs et en particulier la tenue du référendum sur l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie, le 4 novembre. Ce phénomène d’attentisme est chronique sur le territoire et se répète à chaque rendez-vous électoral. Mais les inquiétudes sont d’autant plus grandes que le référendum était accompagné de la mise en place de la TGC, taxe générale sur la consommation, assortie d’un encadrement des marges des commerçants. Un élément qui n’était pas vraiment de nature à rassurer les chefs d’entreprise. Les nombreuses échéances électorales à venir ne vont pas non plus les rassurer, sans compter les difficultés rencontrées par le secteur minier.

Ralentissement de la consommation

La reprise de la croissance, attendue par le gouvernement et sur laquelle il a construit son budget 2019, pourrait ne pas être au rendez- vous. Selon une note du cabinet Syndex qui a servi d’hypothèse de travail au gouvernement, la croissance pourrait être de 3 à 4 % selon que l’on retienne un scénario pessimiste ou optimiste. Comme le souligne l’IEOM, la stabilisation de l’emploi dans le secteur privé tranche avec une détérioration de la consommation et un ralentissement de la croissance des encours des crédits à la consommation. De la même manière, la progression des investissements ralentit. Elle reste portée par les crédits à la construction et à l’habitat. Si la réglementation sur les prix a permis de contenir l’inflation, la consommation des Calédoniens souffre d’une forte croissance des prix ces cinq dernières années. La fin du contrôle des marges pourrait bien se traduire par une poussée inflationniste et potentiellement dégrader davantage la consommation. Un élément inquiétant puisque la croissance calédonienne est très fortement liée à la consommation.

M.D.