La clinique prête à déménager

Fini les turpitudes et les incertitudes quant à l’ouverture de la clinique Île Nou-Magnin. Ce regroupement des trois établissements privés du territoire accueillera son premier patient à Nouville le 25 septembre. Toutes les équipes sont prêtes à déménager, alors que celles du chantier apportent les dernières finitions. Visite guidée de ce nouvel établissement qui vient compléter la carte sanitaire.

Si l’on peut apprécier le charme des anciennes cliniques, la nouvelle n’a plus rien à voir. Pour les patients et les équipes, le changement est radical. Le bâtiment, moderne, offrira davantage de confort à l’ensemble de ses utilisateurs. La clinique de la Baie-des-Citrons, celle de l’Anse- Vata et la clinique Magnin seront désormais regroupées à Nouville, au sein de la clinique Île Nou-Magnin.

Tout est quasiment prêt pour accueillir le premier patient. Les équipes achèvent les dernières finitions et près de 92 % des équipements étaient arrivés le vendredi 31 août. Les services support, à savoir ceux assurant la gestion, sont d’ailleurs déjà partiellement installés dans les locaux.

À noter que des portes ouvertes seront organisées le 8 septembre pour permettre aux curieux de découvrir ce nouvel outil de poids de la carte sanitaire qui sera prochainement complétée avec l’accueil du premier patient ambulatoire prévu le 25 septembre.

La clinique Magnin sera la première à déménager à compter du 19 septembre suite à l’arrêt des activités du bloc opératoire la veille. Les deux autres cliniques suivront quelques jours après. L’idée étant d’éviter au maximum de transporter des patients d’un établissement à l’autre. Les cliniques réalisant une majorité d’opérations programmées, les équipes ont prévu de longue date cette phase de transition. L’opération de transfert sera normalement achevée le 5 octobre.

Une ouverture des services progressive

L’investissement de 13,5 milliards de francs apporte un certain nombre d’avancées, à commencer sur le bâtiment en lui-même. Les promoteurs ont choisi une construction verticale assez compacte qui permet de limiter au maximum les déplacements. L’agencement des blocs opératoires et des chambres va limiter les flux et faciliter également la possibilité pour les patients de se rendre au bloc debout. Un détail qui aide à limiter le stress.

Les équipements vont permettre d’atteindre un niveau médical européen et le recrutement d’un personnel reconnu sur le plan international pousse les responsables des équipes médicales à penser que la clinique a une bonne carte à jouer sur le plan régional et notamment grâce à des tarifs intéressants par rapport à la concurrence des autres pays du Pacifique. Cette recherche de patients à l’international répond à un besoin de la clinique de diversifier ses sources de revenus, autres que des financements publics.

Reste qu’elle devra peut-être attendre un peu avant de développer tout son potentiel. Pour des questions budgétaires, l’ensemble des services sera intégralement ouvert en 2021. Le gouvernement a notamment autorisé l’ouverture des urgences seulement 16 heures sur 24, au lieu de 24 heures sur 24 (de 7 heures à 23 heures). Le service de soins de suite ouvrira également plus tard pour les mêmes raisons. Vingt places de rééducation respiratoire, pour laquelle il existe une forte demande, devraient toutefois être accessibles au mois de janvier. En attendant, les patients opérés à la clinique devront donc se rendre à Koutio.

Les patientes pourront, en revanche, retrouver ce qui faisait la réputation des cliniques : la maternité et les futures mamans ne vont pas y perdre au change. Les chambres avec vue sur l’îlot Maître sont dignes des hôtels des baies de Nouméa. La clinique propose même une chambre familiale capable d’accueillir les parents et leurs enfants. Petite nouveauté, une « salle nature » donnera l’opportunité aux mères d’accoucher de manière alternative. Des services sur mesure, et notamment de  restauration, seront également proposés aux clients. À terme, l’objectif est de donner naissance à près de 2 000 enfants sur Nouville.

Complémentarité des équipements publics et privés

Dans la logique de complémentarité des services publics et privés, la clinique va poursuivre le développement de l’urologie, une de ses spécialités. Dans la limite fixée par les autorités sanitaires, INM va également mettre l’accent sur la chirurgie ambulatoire qui permet aux patients de sortir après l’intervention sans avoir à être hospitalisés. Un progrès rendu possible par les avancées techniques et technologiques.

La clinique travaille de manière très active sur un autre grand dossier, sur la table depuis près de dix ans. Toujours en complément du Médipôle et la création du service de radiothérapie, INM réfléchit à la mise en place d’un service de médecine nucléaire afin de traiter certains cancers, en complément de son service d’hospitalisation de jour en cancérologie qui offrira davantage de confort au patient suivant une chimiothérapie. Depuis quelques années, un partenariat a été engagé avec le CHRU de Brest, spécialisé dans ce type de traitement.

L’idée de développer la médecine nucléaire pourrait paradoxalement s’avérer une source d’économies. Ces dernières années, la médecine nucléaire s’est très largement répandue et de plus en plus de Calédoniens y ont recours en Australie, faisant grimper la facture des évacuations sanitaires. Selon le docteur Léger, le président du conseil d’administration d’INM, les Calédoniens sont entre 450 et 500 à bénéficier d’un PET Scan à l’extérieur du territoire améliorant considérablement le diagnostic pour certains types de cancer. Sans cet outil, estime le docteur, les patients perdent des chances importantes de survie et ceux qui pourraient y avoir recours sont nettement plus nombreux. Il estime que 1 000 à 1 200 patients pourraient en avoir besoin.


Journée portes ouvertes le 8 septembre

La clinique propose au grand public de découvrir ses nouvelles installations, le samedi 8 septembre. Les visiteurs sont attendus à partir de 8 heures et jusqu’à 16 h 30. Il est indispensable de s’inscrire au préalable sur le site internet de la clinique (www.clinique.nc/journee-portes-ouvertes- public/). L’accueil se fera sur le parking de l’entrée principale. La visite devrait durer près d’une heure par groupe de 20 personnes. Il faut prévoir des chaussures fermées. Il est recommandé d’arriver 15 minutes avant le début de la visite.


En Images

Un bâtiment adapté aux besoins 

Le nouvel établissement a été conçu de manière relativement compacte pour éviter au maximum les déplacements. Sa conception a aussi intégré les contraintes environnementales. Les murs ont notamment été épaissis afin de limiter la consommation électrique liée à la climatisation qui a été centralisée et modernisée. Le nouveau système est électromagnétique, ce qui réduit les frottements et améliore les performances énergétiques. De la même manière, l’eau chaude sera obtenue par chauffe-eau solaire. Ce projet représente un investissement de 13,7 milliards de francs.

Un établissement de 30 000 mètres carrés 

La nouvelle clinique se développe sur 30 000 mètres carrés répartis en hauteur ce qui permet d’éviter l’étalement du bâtiment et de limiter les déplacements. Elle aura une capacité de 269 lits entre la médecine-chirurgie-obstétrique (151 lits), la chirurgie et médecine ambulatoire (30 lits), la surveillance continue (12 postes), l’unité d’hospitalisation de courte durée (6 lits) et les soins de suite et de réadaptation (50 lits). L’établissement dispose de 12 salles d’opération et 7 salles de naissance pour la maternité.

Un établissement bien implanté 

Après avoir connu des moments difficiles avec les propriétaires fonciers, les relations se sont considérablement améliorées. De longues discussions ont permis de mettre d’accord les promoteurs de la clinique et les coutumiers. Une case est en construction à l’entrée de l’établissement et la signalétique a été doublée en naa drubea, une des langues de l’aire Djubéa-Kaponé.

Le privé est historiquement le premier accoucheur de Nouvelle- Calédonie. Avec son nouveau service, la clinique augmente sensiblement la qualité de l’accueil des patientes. Des chambres avec vue sur mer et des services personnalisés leur sont notamment proposés. Sur le plan médical, la « salle nature » offrira la possibilité aux futures mamans d’accoucher de manière plus naturelle. Autre grande nouveauté, un gynécologue et un anesthésiste seront désormais présents sur place.

Un service de balnéothérapie 

La clinique proposera un service de balnéothérapie. Il ne sera toutefois pas accessible dans un premier temps. Le service de soins de suite ouvrira progressivement à partir du 1er janvier 2019. L’unité d’hospitalisation de courte durée sera également ouverte plus tard, comme l’a souhaité le gouvernement.

M.D.