La Chine exclue du Rimpac

Les États-Unis ont annoncé dans un communiqué avoir retiré leur invitation à la Chine pour l’exercice militaire Rimpac 2018 (Rim of the Pacific), l’un des plus importants exercices maritimes au monde que les Américains organisent du 27 juin au 2 août à Hawaï et auquel participent tous les deux ans près de trente pays du « pourtour » du Pacifique.

Le ministère américain de la Défense a précisé qu’il était en faveur d’une zone indo-pacifique libre et ouverte et que la militarisation continue par Pékin d’îles de la mer de Chine méridionale ne faisait que déstabiliser la région. « Nous avons des preuves claires que la Chine a déployé des missiles antinavires et des missiles sol-air, ainsi que des brouilleurs électroniques sur les îles contestées des Spratleys, en mer de Chine. » Si la Chine maintient que ces constructions sont destinées à « assurer la sécurité en mer, l’assistance à la navigation, la recherche et le sauvetage en mer ainsi que la protection des pêcheurs (…), le déploiement de ces armements ne peut servir qu’à un usage militaire dans une zone maritime qui voit passer près du tiers du commerce mondial », a-t-il ajouté. Une violation, selon les Américains, de la promesse du président Xi de ne pas militariser les Spratleys.

La Chine a évoqué « une décision prise à la légère », qui « n’aide pas à la compréhension mutuelle entre la Chine et les États-Unis ». Le pays revendique, pour des raisons historiques, de nombreuses îles de la zone où elle progresse avec des installations civiles et militaires au grand dam d’autres nations comme le Vietnam, Taïwan, la Malaisie ou les Philippines, qui revendiquent elles aussi ces archipels. Un arbitrage international lui a donné tort en 2016.

Cette interdiction est vue comme une illustration assez limpide de la stratégie diplomatique des « alliés » pour challenger la souveraineté chinoise dans la région. Les États-Unis parlent eux aussi désormais d’une région « indo – pacifique »…

C.M. ©Rimpac