La charte des valeurs signée

Le groupe de dialogue « Sur le chemin de l’avenir » a adopté, vendredi, la charte des valeurs calédoniennes. Pour les Républicains calédoniens, ce document démontre une fois de plus la collusion antidémocratique entre les nationalistes et les indépendantistes.

Ce qui reste du G10 après le départ de Sonia Backes, Thierry Santa et Pierre Frogier, soit le G7, représenté par Daniel Goa, Philippe Gomès, Philippe Michel, Paul Néaoutyine, Victor Tutugoro, Roch Wamytan et Gaël Yanno, a signé la charte des valeurs calédoniennes. Thierry Lataste, le haut-commissaire, et François Seners, conseiller d’État et représentant personnel du Premier ministre, ont fait de même. Cette charte fait suite à une consultation citoyenne organisée par le haut-commissariat et environ une centaine de contributions émanant d’associations ou de particuliers ont été fournies. La mouture finale comprend sept pages et recense les principales valeurs culturelles, philosophiques, politiques et spirituelles dans lesquelles les Calédoniens doivent se reconnaître.

Dans un communiqué, le haut-commissariat a indiqué que ce texte « revu » a été enrichi de précisions et de compléments en matière de droit des femmes, de respect du principe de laïcité, de place des personnes en situation de handicap, de transparence de la vie publique, de neutralité des fonctionnaires, de préservation de l’environnement, de respect des droits des consommateurs et des usagers du service public, de liberté d’association et de sécurisation foncière notamment.

La réaction des Républicains calédoniens

Pour Sonia Backes, « la signature de ce document dans le dos des Calédoniens démontre une fois de plus la collusion antidémocratique entre les nationalistes et les indépendantistes. Elle fait craindre d’autres accords occultes qui chercheraient à conduire la Nouvelle Calédonie vers des formes larvées d’indépendance ». Les Républicains calédoniens font donc part de leur opposition à la validation d’un quelconque document qui viendrait détourner le choix des Calédoniens lors du référendum du 4 novembre. Ils s’étonnent également du soutien de l’État, alors même que la campagne pour le référendum a commencé. « En signant ce document avec les seuls nationalistes et indépendantistes, les représentants de l’État, qui pourtant avaient a rmé vouloir rester neutres, prennent parti à trois mois du référendum. » Les Républicains calédoniens s’opposent donc à ce que cette charte, considérée par certains comme le préambule d’une « future Constitution », puisse être adoptée par le Congrès ou utilisée de manière officielle. « La signature de sept élus locaux n’engage en rien la population calédonienne. Seul le résultat du 4 novembre fera foi ! »


Wamytan déclare ne pas l’avoir signée

Le président de groupe UC au Congrès a précisé sur Radio Djiido dimanche soir qu’il n’avait pas signé la charte et que le texte en question n’était qu’un simple compte rendu de la journée de travail du G7. Pourtant, ses dires vont à l’encontre du document qu’il a bel et bien signé, même à deux reprises, une fois en son nom et une autre au nom de Daniel Goa, le président de l’UC. Pour nos confrères des Nouvelles calédoniennes : « Cette manœuvre laisse plutôt à penser que cette charte ne fait pas forcément l’unanimité dans les rangs de l’UC et que certains militants auraient sans doute préféré qu’elle soit validée au préalable par le parti. »

C.S