Les derniers États généraux du logement remontent à douze ans. La volonté du gouvernement est de donner une nouvelle impulsion au secteur du logement et, plus généralement, de changer la vision trop étroite que l’on a pu en avoir jusque-là. Reste à savoir si les institutions, les collectivités et les partenaires privés seront à la hauteur des enjeux.
De nombreux dossiers en souffrance
Reste à connaître les détails de cette réglementation qui pourrait permettre au gouvernement de revenir par la fenêtre après que son projet de transition énergétique a été reporté sine die par le Congrès, au mois de décembre 2015. La RENC vise notamment à réduire l’utilisation de la climatisation. Sans réels moyens ni incitations, la transition énergétique devra se contenter des discours. Il en est de même pour les transports où la voiture reste reine. En dehors de Néobus, un projet qui aura mis plus de 10 ans à se concrétiser, la promotion des transports en commun ou alternatifs est plutôt molle. Mais les enjeux portent également sur une meilleure gestion du foncier, un élément essentiel dans les coûts de construction. Entre 2006 et 2015, ils ont augmenté de 67 % alors que l’indice des prix de la construction n’a augmenté que de 28 %. Une différence importante qui s’explique en partie par la pression sur le foncier. L’intervention très limitée des pouvoirs publics pour « détendre » le marché du foncier a permis de laisser filer les prix.
Pour le secteur privé comme public, les conséquences sont lourdes. Le ralentissement des constructions a impacté fortement l’emploi dans le BTP et plus généralement la croissance économique du territoire. L’idée est donc de pouvoir relancer la construction de logements sociaux. Le développement sur terres coutumières, plus précisément la construction de logements, est également un enjeu central de ces Etats généraux. Des outils existent mais restent sous-utilisés alors que le potentiel et la superficie des terres coutumières sont très importants. Bien d’autres sujets seront également sur la table comme la fiscalité locale ou encore la répartition des compétences. Après la journée d’ouverture du 27 avril à Nouméa, les acteurs se retrouveront à Koné le 12 mai puis, à Dumbéa le 19 mai avant de se donner rendez-vous à Nouméa le 23 juin pour la présentation du plan d’actions et des orientations stratégiques.
M.D.