La barbarie terroriste touche la Nouvelle-Zélande

Students display the New Zealand national flag next to flowers during a vigil in Christchurch on March 18, 2019, three days after a shooting incident at two mosques in the city that claimed the lives of 50 Muslim worshippers. - New Zealand will tighten gun laws in the wake of its worst modern-day massacre, the government said on March 18, as it emerged that the white supremacist accused of carrying out the killings at two mosques will represent himself in court. (Photo by ANTHONY WALLACE / AFP)

Vendredi dernier, 15 mars, Brenton Tarrant, un extrémiste blanc de 28 ans, originaire d’Australie, a perpétré un massacre dans deux mosquées de Christchurch à l’heure de la prière. Armé de fusils d’assaut, il a assassiné 50 personnes âgées de 3 à 77 ans. 50 autres ont été blessées, 36 sont toujours hospitalisées.

L’assaillant a été interpellé dans son véhicule par deux policiers particulièrement courageux. Il a été inculpé pour meurtres samedi lors d’une brève comparution au cours de laquelle il a fait le signe de reconnaissance des suprémacistes blancs. Il a limogé son avocat commis d’office et fait savoir qu’il souhaitait assurer lui-même sa défense.

Brenton Tarrant a filmé toute sa tuerie à l’aide d’une caméra embarquée et les images ont été diffusées en direct sur les réseaux sociaux. Peu avant, il avait publié sur Twitter un manifeste raciste de 73 pages expliquant son geste. Intitulé « Le grand remplacement », son texte avait également été envoyé aux autorités. Il y défend la thèse, chère à l’écrivain français Renaud Camus, sur la disparition des peuples européens remplacés par les Non-Européens immigrés. Brenton Tarrant a expliqué s’être inspiré du « Chevalier Justicier Breivik », à l’origine des attentats d’Oslo en 2011. Le Norvégien Anders Breivik avait ces mêmes idées, il se défendait d’être déséquilibré et avait lui-même assuré sa défense.

Insistant sur la notoriété recherchée par le criminel australien, la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a promis devant le parlement qu’elle ne prononcerait jamais son nom.«C’est un terroriste. C’est un criminel. C’est un extrémiste. Mais quand je parlerai, il sera sans nom », a-t-elle déclaré.

La gestion de cette tragédie par la représentante, au pouvoir depuis 18 mois, a été internationalement reconnue comme un sans-faute. Outre les démonstrations de solidarité, de respect envers les familles et la communauté musulmane, son discours empathique, sincère et rassembleur, ses interventions multiples et sans langue de bois dans les médias ont convaincu. Jacinda Ardern a par ailleurs fait preuve d’un sens politique certain en promettant d’emblée qu’elle changerait la loi sur la possession d’armes, auxquels ses partenaires de la coalition s’opposent depuis un an et demi.

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