Issue positive pour la grève des enseignants

Les enseignants du premier degré public ont maintenu mardi leur mouvement de grève, à l’initiative de l’UT CFE-CGC et de la Fédération des fonctionnaires. Un protocole d’accord a été signé avec les autorités pour améliorer les conditions d’enseignement. Mais le travail « commence », soulignent les syndicats.

Le préavis de grève avait été déposé le 14 novembre, les négociations étaient en cours entre les syndicats, le gouvernement, les provinces, les associations de maires et les représentants des quatre communes de l’agglomération, avec de bonnes avancées et une proposition de protocole d’accord lundi soir, à la veille de la mobilisation. Mais les quatre représentants syndicaux avaient besoin de davantage de temps pour étudier le texte avec leurs bases, mardi matin, avant signature, pour voir les éventuelles demandes d’éclaircissement, de reformulation et les enseignants sont donc restés mobilisés, « une nécessité, ont-ils dit, vu les problèmes majeurs rencontrés dans les écoles ». Preuve de l’exaspération des professionnels, le mouvement a été largement suivi avec 110 écoles fermées ou sans enseignant et un objectif de 60 à 70 % de grévistes probablement atteint.

Avancées

La profession dénonce depuis plusieurs mois les mauvaises conditions de travail dans lesquelles élèves et enseignants évoluent. Un « livret », rédigé par les enseignants pour « une évolution de notre école » et produit en août dernier, faisait ainsi état d’une multitude de problèmes auxquels justement fait référence le protocole d’accord : l’aménagement du temps scolaire, la densité des programmes, la sécurisation des écoles, le temps de travail, le sureffectif des classes …

Sur les programmes, il s’agissait d’acter une meilleure prise en compte des préconisations du ministère et de s’engager sur l’allègement de certaines disciplines en particulier l’histoire géographie du cycle 3. Une première réunion sur le sujet s’est tenue ce mercredi avec la Direction de l’enseignement.

Sur l’organisation du temps de travail, il a été acté que sur les dix mercredis pédagogiques de l’année, cinq seraient consacrés à la formation et cinq à la concertation contre respectivement quatre et six par le passé.

Sur le plan de la formation, des aménagements ont été demandés pour 2019 : la possibilité de se former à la différenciation pédagogique pour les élèves en difficulté ou sur la gestion de la classe, les élèves étant de plus en plus difficiles. Pour 2020, une enquête sera menée parmi les enseignants afin de recenser leurs souhaits de formation.

Il a enfin été acté que des objectifs et un calendrier précis seraient fixés avec les provinces et les mairies en ce qui concerne les rythmes, les effectifs et la sécurisation des établissements. Une première réunion est prévue le 7 décembre prochain, en format plus large, avec tous les acteurs de l’enseignement primaire.

Démarche positive

Pour Christophe Dabin, serétaire général de l’UT CFE-CGC pour l’enseignement primaire, ce protocole d’accord est un premier pas « qui engage chacun à participer à des réunions de travail, dans la concertation, à prendre en compte les informations du terrain ». Mais le travail, poursuit-il, « commence maintenant ».

Le représentant a évoqué en tout cas une démarche positive de tous les partenaires. « C’est rare d’avoir tout le monde autour de la table et nous avons le sentiment d’avoir été entendus et si l’on veut que les enfants réussissent, il faut entendre les enseignants ». Il a également salué la mobilisation des enseignants même s’il a regretté « qu’il faille en arriver là ».

Dans un communiqué, mardi, alors que se tenait cette réunion, le gouvernement a déploré les conséquences d’une telle grève pour les élèves et leurs parents. L’UGPE (Union des groupements de parents d’élèves) a, pour sa part, trouvé « pitoyable » que ce mouvement soit organisé en pleine semaine et pas le mercredi précédent, lors du conseil de cycle, alors que les parents s’étaient déjà organisés pour faire garder leurs enfants.

Ils s’interrogent aussi de savoir pourquoi ces syndicats n’ont pas soutenu l’UGPE lorsqu’elle a demandé une réforme des programmes du primaire et du second degré ou des rythmes scolaires. « Nous espérons qu’à l’avenir les syndicats se rapprocheront des fédérations de parents d’élèves avant de lancer des actions d’envergure, car c’est tous ensemble que nous parviendrons à véritablement faire changer l’école de Nouvelle-Calédonie ».

C.M.