[ÉDITO ] À chacun son terrain

La marche-arrière. Les discussions entre partenaires-adversaires politiques sur l’avenir institutionnel, en vue de rechercher un accord global, patinaient. Désormais, ces pourparlers voulus décisifs reculent, avec le tout récent retrait de l’Union calédonienne. Le plus vieux parti calédonien condamne le projet dévoilé des Loyalistes de déposer un amendement voué à réviser la répartition des élus au Congrès, lors de l’examen de la loi constitutionnelle à Paris. L’initiative de trop, aux yeux de Daniel Goa et ses camarades.

Cette volonté des deux blocs politiques de faire valoir leurs points de vue dépasse le récif calédonien. L’intention étant de donner un écho national, voire international, aux revendications respectives. Dans la capitale tricolore, Les Loyalistes et le Rassemblement-LR, avec Sonia Backès en cheffe de file, sensibilisent sénateurs et députés à la nécessité du dégel du corps électoral provincial, selon les conditions posées des dix ans de résidence glissants ainsi que du maintien de ce scrutin au plus tard le 15 décembre 2024. Ces élus ne manquent certainement pas d’exposer leurs arguments motivant le proche dépôt du fameux amendement qui agace tant l’Union calédonienne. Parce qu’il
y a là deux enjeux, pour ces politiques calédoniens. Tout d’abord, s’assurer du vote des 3/5e du Parlement réuni en congrès à Versailles, une obligation pour la révision de la Constitution. Et par là-même, second point, garantir par ces suffrages la confirmation du « non » à l’indépendance et la puissance de la France en Nouvelle-Calédonie.

Pendant ce temps, les indépendantistes eux aussi rencontrent et déroulent leurs discours sur les scènes françaises et internationales. À Istanbul en Turquie samedi 24 février dans le cadre de la conférence intitulée Décolonisation : réveil de la renaissance, organisée par le Groupe d’initiative de Bakou. Ou encore lors d’un colloque mardi à Paris sur L’avenir de la Nouvelle-Calédonie avec les sénateurs communistes et écologistes. Le rapport de force entre sensibilités politiques passe aussi par les réseaux en ces moments charnières.