Fruits et légumes : on s’éloigne des recommandations

La Journée mondiale de la malbouffe est célébrée ce vendredi, 21 juillet. L’occasion de rappeler qu’un quart de la population d’outre-mer est en surpoids et que l’obésité touche plus de la moitié des Calédoniens. Quant aux fruits et légumes, ils sont de plus en plus mis de côté.

Àl’occasion de cette journée, plutôt que de rappeler les différentes campagnes de promotion liées à la santé alimentaire comme « Mange mieux, bouge plus » de l’Agence sanitaire et sociale, les autorités métropolitaines se sont penchées sur la consommation des fruits et légumes. Et de rappeler qu’il faut en consommer, car les Français s’éloignent de la recommandation de santé publique datant de 2001 et applicable également en Nouvelle- Calédonie : cinq fruits et légumes par jour pour combler les besoins en vitamines, minéraux et fibres afin d’obtenir un effet protecteur contre les pathologies chroniques.

Selon le Crédoc, Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, seulement un quart des Français suit ce conseil. Entre 2007 et 2017, la proportion d’adultes est même tombée de 27 % à 25 %. Chez les enfants et les adolescents, le constat est identique : seulement 6 % d’entre eux consomment plus de cinq fruits et légumes par jour et la part des très petits consommateurs, à moins de deux portions quotidiennes, a augmenté à 45 % en 2016.

Les explications

Le Crédoc met en évidence un phénomène : « l’effet génération ». Les jeunes d’aujourd’hui consomment de moins en moins de fruits et légumes. Alors que, dans la génération entre 1987 et 1996, le niveau de consommation de légumes à l’âge de 25 ans était de 50 g par jour et celui de fruits de 45 g. En comparaison, il était, au même âge, plus de deux fois supérieur chez les personnes nées entre 1967 et 1976, avec 145 g de légumes et 100 g de fruits.

« Les modes de vie plus urbains des jeunes générations les conduisent vers un mode d’alimentation de plus en plus orienté vers la praticité et l’éloignement entre le domicile et le lieu de travail les incite à manger plus souvent hors de chez eux », note le Crédoc.

De plus, l’augmentation du temps passé devant des écrans « les pousse à l’achat de pizzas, quiches et autres pâtes ou riz, avec un temps de préparation des repas de plus en plus faible », ajoute le centre, qui relève également une plus faible consommation dans les familles de trois enfants et plus.

Le Crédoc pousse à la mise en place de politiques publiques ciblées pour « réduire au plus vite les fractures alimentaires ».

La Nouvelle-Calédonie, bonne élève ?

Si la consommation de fruits et légumes baisse à tous les âges en Métropole, elle tend à augmenter en Nouvelle-Calédonie. Selon le dernier Baromètre santé, publié en 2016, presque neuf Calédoniens sur dix consomment des légumes au moins une fois par semaine et ils sont 43 % à en consommer tous les jours, sans différence, selon le genre et l’âge. Mais on ne dispose d’aucunes données pour savoir s’ils mangent bien les cinq fruits et légumes par jour que recommande la santé publique. On sait juste que deux personnes sur cinq consomment des fruits tous les jours, 38 % en consomment toutes les semaines et 22 % en consomment moins d’une fois par semaine. Une consommation quotidienne de fruits et légumes qui a donc augmenté ces cinq dernières années passant pour les fruits de 22 % à 40 % et de 32 % à 43 % pour les légumes. Mais la proportion de personnes qui consomment peu de fruits et légumes (moins d’une fois par semaine) a également augmenté en 5 ans, passant de -10 % à 22% pour les fruits et de 3% à12% pour les légumes. La recommandation de cinq fruits et légumes quotidiens restant pour le moment dans le flou.

Moins que nos voisins

Selon l’Agence sanitaire et sociale de Nouvelle- Calédonie qui s’est penchée sur le niveau de consommation par rapport à certains de nos voisins : « La consommation de fruits et légumes est plus importante en Polynésie qu’en Nouvelle- Calédonie. En Nouvelle-Calédonie, 41% des adultes ne mangent pas de fruits et légumes quotidiennement, alors qu’ils ne sont, en Polynésie, que 23 %. Il semble donc que les Polynésiens aient une consommation de fruits et légumes plus proche des recommandations générales que celle des Calédoniens. »

Les principales raisons qui amènent à limiter sa consommation de fruits sont les mêmes entre les deux territoires : le prix (26 % des Polynésiens et 21% des Calédoniens) et les difficultés d’approvisionnement (19 % des Polynésiens et 11 % des Calédoniens). La consommation de fruits et légumes est également plus importante en Nouvelle-Zélande qu’en Nouvelle-Calédonie. En effet, en Nouvelle-Zélande, 65 % des plus de 15 ans consomment respectivement plus de trois portions de légumes et plus de deux portions de fruits par jour.

C.Sch