Feux de forêt, tous concernés

90 % des incendies récents sont d’origine humaine et peuvent être évités. Face aux enjeux colossaux qui se présentent pour cette saison, et pour ces vacances, les autorités ont appelé vendredi matin à la plus grande vigilance.

Réunis devant la presse, les représentants du gouvernement, de la sécurité civile, de la justice, de l’armée, des pompiers et de la météo ont fait part de leur réelle inquiétude alors que débutent les vacances scolaires.

1 615 hectares ont déjà brûlé depuis le début de la saison, (75 % en province Nord), et des alizés sont encore annoncés pour la semaine prochaine. Parmi les 161 départs de feux qui ont été enregistrés, la plupart se sont produits en période de congés, le mercredi ou le week-end.

Ils rappellent que l’écobuage est totalement proscrit, tout comme les feux non alimentaires et les attitudes à risque en général comme jeter ses mégots de cigarette. Il est important disent-ils de sensibiliser son entourage, de prévenir les autorités en cas de conduite à risque, ou de départ de feu, même mineur. Il est aussi nécessaire de protéger les habitations en débroussant sur 50 mètres autour.

Des risques pour tous

Les risques sont colossaux : à titre d’exemple, le dernier incendie de Voh (pour lequel la Nouvelle-Calédonie va porter plainte contre X) a coûté la vie à deux personnes, a brûlé 105 hectares de végétation, nécessité l’intervention de 177 pompiers et l’évacuation d’une vingtaine d’habitations. Le coût pour la collectivité s’élève à 10 millions de francs. Sans compter évidemment les dégâts sur l’environnement, et le rejet des gaz à effet de serre (16 % viennent des incendies).

La justice annonce que les risques sont également importants en termes de responsabilité pour ceux qui seraient à l’origine des feux, ou leurs parents s’ils sont mineurs. On peut encourir 10 ans d’emprisonnement pour un incendie volontaire, la perpétuité en cas de décès d’une victime…

Des moyens supplémentaires, mais pour plus tard 

Une grande campagne de communication va être lancée la semaine prochaine. Et pour cette saison (nous n’en sommes qu’à un tiers), il n’y aura pas d’autres leviers que la sensibilisation.

Des axes d’amélioration dans la lutte contre les feux de forêt sont néanmoins à l’ordre du jour. Les moyens d’intervention vont être étoffés avec trois camions supplémentaires qui sont attendus en février. Un travail doit être fait sur l’organisation des secours en général et on évoque le renforcement des moyens des communes via l’État. Des mesures supplémentaires pourraient par ailleurs être intégrées aux codes environnementaux des provinces et une réflexion doit être lancée en matière de surveillance pour éventuellement réactiver le réseau des guetteurs abandonné par le passé faute de moyens.

En attendant si la Nouvelle-Calédonie était dépassée par l’ampleur des feux, elle s’en remettrait à l’État qui déciderait alors de la mise en œuvre de moyens en provenance de l’hexagone, d’autres territoires français ou internationaux.

C.M