Feux de forêt : l’alerte est maximale

Avec l’arrivée brutale de la sécheresse, les premiers feux de forêt ne se sont pas fait attendre. Plus de 600 hectares sont déjà partis en fumée ces derniers jours. Les services incendie appellent donc à la vigilance et aux bons gestes.

Le territoire est entré brutalement dans la période la plus critique en termes de risques d’incendie en comptabilisant déjà plus de 600 hectares de forêt partis en fumée. Des sinistres qui ont causé la mort d’un équipage d’hélicoptère bombardier d’eau le week-end dernier dans la région de Voh.

Si des milliers d’hectares de végétation partent en fumée annuellement, les autorités sont encore plus inquiètes compte tenu d’un épisode El Niño qui devrait être historique cet été et donc synonyme de grande sécheresse.

271 incendies ont été déplorés l’an dernier, 245 en 2013 et plus de 200 en 2012, détruisant des milliers d’hectares de forêt (record de 17 000 hectares en 2005). Un triste bilan qui est l’occasion de rappeler à quel point la destruction des espaces naturels est un désastre aux conséquences environnementales, économiques et sociales. Pourtant, ce n’est pas une fatalité, des moyens de prévention existent et la population a un rôle à jouer.

Tous responsables

Depuis quinze jours et jusqu’au 15 décembre, la saison administrative des feux de forêt a été ouverte, impliquant l’activation permanente  du plan Orsec feux de forêt. Un dispositif qui met en place la cellule feux de forêt de la Direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques, appelée CFF988, et la mise en œuvre du dispositif de vigilance de Météo France Prévifeu. Mais comme l’indiquent les cadres de la DSCGR : « Si l’usage du feu est traditionnel en Nouvelle-Calédonie, les bonnes pratiques sont parfois oubliées. Les feux volontairement allumés perdent alors tout contrôle et se développent librement, menaçant les personnes, les biens, la biodiversité… Leur extinction, toujours longue et délicate, met alors en danger la vie de nombreux intervenants et coûte excessivement cher aux collectivités et aux contribuables. »

Des consignes simples

Pour prendre le taureau par les cornes et savoir si l’on peut faire ou non un feu, si cela présente un risque, la population bénéficie d’un support qui permet de connaître la situation quotidienne des prévisions « feux de forêt » en fonction du lieu où l’on se trouve. Il s’agit du dispositif Prévifeu. Pour cela, il suffit de consulter le site www.meteo.nc. Une carte de vigilance est diffusée auprès du grand public quotidiennement vers 9 heures et vers 16 h 30. Quatre niveaux sont établis : risque faible à modéré (en vert), risque élevé (en jaune), risque très élevé (en orange) et risque extrême (en rouge). Ces niveaux indiquent ce qu’il est possible ou non de faire en termes de feu domestique.

Quoi qu’il en soit et compte tenu de la situation actuelle, la question ne se pose pas, Philippe Germain, le président du gouvernement rappelle que « tous les feux sont interdits depuis le 2 octobre, et invite les Calédoniens à composer le 18 dès constatation d’un départ de feu. »

La prudence est donc de rigueur encore plus que jamais. Olivier Ciry, le responsable du service d’assistance technique aux communes et aux acteurs de Sécurité civile a prévenu : « Il y aura du vent cette année et de la sécheresse, nos pires ennemis. Il faut surveiller les consignes. »

C.S 

————————————

La DSCGR

La Direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques de la Nouvelle-Calédonie est une direction des services du gouvernement. Elle a été créée pour accueillir la compétence de Sécurité civile transférée de l’état vers la Nouvelle-Calédonie le 1er janvier 2014.

————————————

La CFF988

Afin d’assurer le suivi général des feux de forêt, de gérer l’engagement et la coordination des moyens aériens et d’anticiper une montée en puissance éventuelle du dispositif si nécessaire, une cellule spécifique, appelée CFF 988, est activée durant la période administrative des feux de forêt. Elle suit et renforce les dispositifs de lutte contre les feux de forêt et permet la priorisation et la coordination de l’engagement tactique des moyens aériens.