Femmes cheffes d’entreprise ou politiciennes ? Peut mieux faire …

L’Association des femmes chefs d’entreprise de Nouvelle-Calédonie a évoqué lors d’une récente conférence-débat le rôle des femmes dans la société, aussi bien dans l’entreprise que dans les institutions. Force est de constater que dans un cas comme dans l’autre, il y a encore des progrès à faire.

La place de la femme est une question qui revient chaque année à l’occasion de la journée qui lui est réservée. Le reste de l’année, la thématique est peu abordée, voire pas du tout. Les inégalités salariales sont pourtant vécues chaque jour par des milliers de Calédoniennes. C’est un peu l’écueil de ces journées qui servent finalement davantage à se donner bonne conscience qu’à faire progresser les choses véritablement. Depuis le temps que la Journée de la femme est célébrée, les différences en matière de salaire n’ont pas disparu, au contraire, elles ont augmenté en faveur des hommes. Dans le privé, l’écart de rémunération est de 4 %, mais entre 2013 et 2015, le salaire des femmes a augmenté de 2,8 % quand celui des hommes a pris 4,8 %. Dans le public, les femmes gagnent 15 % de moins que les hommes. Un fossé qui continue à se creuser.

Ces inégalités et le déficit de représentation des femmes à des postes à responsabilité se retrouvent également en politique. Un parallèle que l’Association des femmes chefs d’entreprise a souhaité souligner lors de cette conférence sur la question des femmes en politique et à la tête d’entreprises, leurs différences et leurs points communs. Cinq élues sont venues débattre de cette question devant une vingtaine de chefs d’entreprise au féminin.

Un parallèle entre les chefs d’entreprise au féminin et les femmes politiques

Pour Valérie Zaoui, coprésidente du Medef-NC et à la tête de l’association, il est nécessaire de réfléchir aux raisons qui font que les femmes sont moins présentes en politique. « On voit sur les blogs, par exemple, que les commentaires sont beaucoup plus virulents envers les femmes, estime-t-elle. Les femmes ont plus de mal à se faire une place et sont souvent la cible d’attaques, généralement sur le physique et rarement sur les compétences. »

Cette question de représentation est également celle de la représentativité. S’il ne s’agit pas à proprement parler d’une institution, le Conseil économique, social et environnemental est un mauvais élève en la matière. Avec seulement six femmes sur 41 conseillers, sa composition illustre cette sous-représentation des femmes dans les organismes décisionnels. En Métropole, le principe de la parité s’applique pourtant et il serait peut-être temps de faire bouger les choses.

M.D.