Favoriser le déplacement grâce à la voiture électrique ?

Dans le cadre de la promotion du développement durable et afin de favoriser le déplacement propre, la mairie de Nouméa vient de signer une convention avec EEC Engie. Le distributeur d’énergie électrique met notamment à la disposition de la mairie un véhicule électrique. Mais quel est le véritable impact de ces voitures électriques pour notre environnement ?

La ville de Nouméa dispose donc d’une voiture électrique, une Renault Zoé, mise à disposition par EEC Engie, dans le cadre de sa nouvelle convention signée avec le distributeur d’électricité. Une voiture électrique qui entre dans le cadre du volet « développement selon des modes de production et de consommation responsables » de l’Agenda 21 de la commune. Favoriser le déplacement propre en ville, maîtriser l’énergie, confirmer le statut de collectivité responsable, des objectifs municipaux qui s’inscrivent donc bien dans le schéma pour la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie. Mais est- ce que ce type de véhicule, qui peine à percer en Calédonie, est vraiment plus écologique ?

Un bilan environnemental mitigé

Selon les sources, les avis divergent dans le temps. Dans les meilleurs des cas, les résultats sont satisfaisants comme la dernière publication de l’agence de presse Deutsche Welle sur le sujet qui indique que « l’augmentation rapide des ventes de voitures électriques en Norvège a eu un impact notable sur l’environnement. Grâce à elles, le taux d’émission de dioxyde de carbone (CO2) a diminué à 118 grammes par kilomètre ». Côté français, selon une étude de l’Ademe, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, datant de 2013, « l’impact énergétique est quasi équivalent à un véhicule thermique au-dessus de 100 000 km, favorable à l’effet de serre, et dans l’épuisement des ressources fossiles au-dessus de 50 000 km, mais par contre défavorable à l’acidification atmosphérique ». L’Ademe souligne tout de même que si les véhicules électriques sont intéressants pour notre environnement au-dessus d’un certain nombre de kilomètres (100 000), il faut également prendre en considération la forte contribution de la fabrication de la batterie au bilan environnemental. Et sans donner plus de précisions, l’Ademe indique qu’il serait « également souhaitable de consolider les travaux sur les conditions d’usage du véhicule électrique ».

Les batteries néfastes

Alors, oui, les anti-voitures électriques avancent l’argument de ces fameuses batteries. Un argument relayé par la grande majorité de la presse automobile, tout comme les chercheurs. Ainsi, on apprend qu’en ne tenant compte que de la production du véhicule et de ses batteries, une voiture électrique est deux fois plus polluante pour l’environnement qu’un véhicule thermique. Ceci s’explique par les matériaux intervenant dans la fabrication des batteries, comme le lithium par exemple, une ressource naturelle qui va commencer à s’épuiser au fil du temps.

Le lieu de production déterminant

Concernant la diminution des gaz à effet de serre grâce à l’électrique, elle reste relative, même si elle est à souligner. Selon les pays et donc selon le mix énergétique, on considère une baisse maximale de 10 à 24 % par rapport à un véhicule thermique. Si la différence ne paraît pas énorme, c’est encore une fois lié au mode de production de l’électricité. Ainsi, si l’électricité utilisée pour la construction de ces véhicules provient de ressources non renouvelables, les gaz émis lors de sa production sont comptabilisés. Une récente étude américaine démontre même que dans le cas où les véhicules sont construits dans des régions où le charbon est disponible en grande quantité, l’électrique est très contre-productif.

Un lieu d’utilisation qui compte

En réalité, dire aussi que les voitures électriques permettraient d’éviter la pollution aux particules fines est plutôt faux, même un véhicule 100 % électrique n’émettant aucune pollution pour rouler émet des particules fines simplement du fait du roulage. Sans parler de l’électricité utilisée pour faire fonctionner ces voitures qui n’est pas neutre en termes environnementaux, que ce soit en matière de pollution ou d’émission de gaz à effet de serre. Aux États-Unis, l’utilisation des voitures électriques reste donc polluante, car elles reposent indirectement pour pouvoir rouler sur la combustion du charbon et sur le type de route proposée. La Calédonie suivant également ce même schéma.

Positif au-delà de 200 000 km

Pour conclure, il est démontré par les différentes structures publiques liées à l’environnement, européennes comme américaines, que dans un lieu de roulage et avec une production optimale, il faut garder un véhicule électrique pendant au moins 200 000 km pour voir son impact sur le climat et l’environnement se réduire par rapport à un véhicule essence (-27 %) ou diesel (-17 %). Si la voiture électrique n’est conservée que pour 100 000 km, le bénéfice n’avoisine que les 9 % d’impact en moins par rapport à une voiture thermique.

La conclusion est donc toute simple : bien sûr que les efforts doivent tendre vers l’électrique. Cependant, pour un réel impact positif sur l’environnement, la manière de produire de l’énergie et son utilisation est toute aussi importante. Le véhicule électrique a un impact moindre sur l’environnement, à la condition exclusive que l’électricité utilisée pour la construire et la faire rouler provienne d’énergies renouvelables. Ce qui est loin le cas de la majorité des pays, Nouvelle-Calédonie comprise…


 Des bornes de recharge des vélos et des scooters électriques

L’objectif de la mairie de Nouméa est aussi de réduire les émissions de gaz, les nuisances sonores et la consommation d’énergie fossile lors des déplacements des administrés, mais également de promouvoir les déplacements propres au sein de la ville. Dans ce but, en partenariat avec EEC, des bornes de recharge pour les vélos, scooters et voitures électriques seront installées sur différents sites (à proximité du littoral, des pistes cyclables et du centre-ville).


EEC Engie et son offre 100 % mobilité verte

Le distributeur d’énergie électrique dispose depuis quelques mois de six véhicules électriques (quatre Renault Zoé et deux Mia). Elle propose aux Calédoniens une offre d’écomobilité 100 % verte. Particuliers, entreprises ou collectivités peuvent en bénéficier. EEC propose en fait de s’équiper d’une voiture 100 % électrique, de l’associer à une installation photovoltaïque (placée sur un carport ou une toiture) et d’une borne de recharge installée par Socometra Engie. Une offre essentielle, selon Philippe Mehrenberger, le directeur général délégué d’EEC Engie, qui explique : « La transformation vers une mobilité moins émettrice de CO2, moins polluante et plus fluide est aujourd’hui essentielle surtout quand on entend toujours de-ci de-là que nous avons l’électricité la plus chère. » Si vous êtes intéressés par l’offre 100 % mobilité durable d’EEC Engie, il faut compter 800 000 francs pour une installation photovoltaïque et 3,8 millions pour une Renault Zoé, une voiture électrique quatre portes, capable de parcourir 300 km réels. La Zoé se recharge sur une prise domestique ou sur une borne de recharge rapide.

C.Sch