Eramet : 714 millions d’euros de pertes en 2015, soutien pour la SLN

Eramet a publié ses résultats, le mercredi 17 février, en fin de journée. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont mauvais. La perte nette pour l’année 2015 s’élève à 714 millions d’euros (85,7 milliards de francs)contre 159 millions (19 milliards) en 2014. Ces mauvais chiffres sont le résultat d’une crise globale sur les marchés des matières premières, du nickel mais également des autres branches sur lesquelles opère le métallurgiste, et notamment le manganèse qui a longtemps permis d’équilibrer les comptes de l’industriel français.

La filiale calédonienne du nickel n’échappera pas à un nouveau plan de réduction des coûts. Eramet l’a annoncé, la SLN devra faire des efforts pour réduire la perte opérationnelle courante qui atteint les 260 millions d’euros (31 milliards de francs) en 2015. En 2016, les pertes mensuelles dépasseraient les trois milliards de francs selon les syndicats.

Le Soenc Nickel, syndicat majoritaire, de la SLN avait d’ailleurs lancé un appel à la grève générale pour une journée afin d’attirer l’attention de la direction sur l’impérative nécessité de définir une véritable stratégie industrielle. Ils rejettent notamment les propositions de la direction visant à réduire les salaires des salariés en réorganisant le temps travail. Ces « mesurettes » dénoncées par le Soenc pourraient conduire à une baisse des salaires comprise entre 20 000 et 25 000 francs.

Après s’être rendu à Paris et avoir rencontré l’ensemble des partis politiques, le Soenc espère pouvoir être reçu par le Premier ministre qui sera en Nouvelle-Calédonie au début du mois de mars. Ils attendent des réponses quant à l’avenir de la SLN qui reste le plus important employeur privé du territoire. En attendant, Philippe Gomès, représentant calédonien au conseil d’administration d’Eramet, a annoncé jeudi, dans la matinée, la validation du versement d’une avance de 18 milliards de francs à la SLN, de quoi lui permettre de fonctionner jusqu’au mois de juin. Une avance qui fait suite au refus des autres actionnaires de la SLN de mettre la main à la poche, à savoir le sidérurgiste japonais Nisshin Steel et, plus étonnant, la société calédonienne regroupant les trois provinces (STCPI). Un important conseil d’administration devrait se tenir au mois d’avril et donner plus d’indications sur l’avenir du métallurgiste calédonien. Dans son message diffusé sur les réseaux sociaux, le député-administrateur a également rappelé que les coûts de production de la SLN sont de l’ordre de 6 dollars la livre avec un cours du nickel aux environs de 3,65 dollars.