Du poulet oui, mais fermier

Le gouvernement a validé le nouveau label « poulet fermier élevé en plein air certifié authentique ». Ce référentiel offrira d’ici six mois aux consommateurs la garantie d’un poulet de qualité.

Savez-vous ce que vous avez dans votre assiette ? Pas toujours, malheureusement, et ce n’est pas nécessairement parce que les produits viennent de l’autre bout du monde. La Nouvelle-Calédonie s’est lancée l’année dernière dans une démarche avec l’adoption d’une loi du pays sur les signes de qualité, autrement dit les labels. L’objectif est de mieux valoriser les produits de qualité en garantissant qu’ils respectent des critères de production contrôlés par des organismes indépendants.

Il existe désormais six signes de qualité que les consommateurs peuvent reconnaître grâce à des petits logos apposés sur les emballages. Le poulet fermier élevé en plein air certifié authentique est donc le dernier-né des produits labellisés même si l’on en trouve déjà depuis quelques années. « Cela permet de valoriser un travail qui a été entrepris depuis plusieurs années maintenant », relève Pauline Baudouin, conseillère démarche qualité à la Chambre d’agriculture qui a notamment participé à la rédaction du cahier des charges pour les poulets fermiers.

25 éleveurs de poulets fermiers

Ce label va permettre de mieux prendre conscience du travail de fond engagé par les 25 éleveurs de poulets fermiers du territoire. Ces poulets ont une croissance lente. Ils sont abattus à 84 jours au lieu d’une cinquantaine pour les autres, voire moins de 40 pour les poulets importés. Sur ces exploitations, les animaux doivent être mis sur parcours, dehors pour faire simple, au plus tard à l’âge de six semaines. Chaque jour, ils doivent être sur leur parcours de 8 heures du matin au crépuscule.

Autre point important, l’alimentation doit être 100 % d’origine végétale et minérale et à 75 % issue de céréales. La Chambre d’agriculture a accompagné le projet porté par le syndicat de la qualité avicole, en s’occupant notamment de la rédaction du cahier des charges qui a été validé par un expert de la filière, actuellement en mission pour la province Sud. Il s’est très largement inspiré du cahier des charges des poulets fermiers Label rouge, un signe de qualité reconnu en Métropole qui existe depuis presque soixante ans. Seule différence avec le Label rouge, le poulet fermier calédonien n’aura pas de test gustatif. Les rédacteurs n’ont pas souhaité retenir ce critère permettant de garantir une qualité supérieure aux autres produits grâce à des tests de dégustation.

Le logo dans les rayons d’ici six mois

Il revient désormais à l’organisme de contrôle Acerpac de réaliser des audits des exploitations et de les certifier si elles répondent au cahier des charges. Il faudra également certifier les couvoirs et les abattoirs, de façon à ce que l’ensemble de la filière puisse être certifié conforme. Le travail pourrait prendre environ six mois. Il ne manquera plus, ensuite, qu’à apposer le logo sur les emballages. Une campagne de communication devrait alors être mise en place pour sensibiliser les consommateurs à ces produits. Si aucune analyse concernant les retombées économiques pour les producteurs n’a été effectuée, force est de constater que les signes de qualité sont largement plébiscités.

Un certain nombre de demandes ont ainsi été enregistrées par la Chambre d’agriculture pour des œufs fermiers, par exemple, mais aussi du porc élevé en plein air ou encore du miel. Mais la mise en place d’un label demande un travail important, en particulier pour parvenir à trouver un référentiel commun. Les politiques agricoles étant provinciales, on retrouve parfois des pratiques légèrement différentes.

M.D.