Départ imminent pour la Groupama Race

Le départ de la sixième Groupama Race sera donné dimanche, à 10 heures. 24 monocoques et multicoques et leurs 300 marins tourneront autour de la Nouvelle-Calédonie. Un record de participation pour l’événement sportif de l’année qui accueille cette année, pour la première fois, deux équipages 100 % féminins.

Créée en 2008 par le Cercle nautique calédonien et Groupama Pacifique, la Groupama Race continue sa progression dans le monde de la course à la voile en affichant cette année un record de participants : 24 équipages dont dix calédoniens, huit australiens et six néo-zélandais. « La Groupama Race est devenue une référence dans le Pacifique et est incontournable pour tous les marins du territoire. Cette sixième édition s’annonce grandiose », avance la direction de course. Cette année, pour la première fois, les équipages sont tous concentrés au ponton « visiteurs » de port Moselle, tout comme le village de la course, installé devant le restaurant Bout du monde..

Le parcours

Le départ sera donné dimanche, à 10 heures de Nouméa avec un retour à Nouméa. Trois points de passage sont obligés : le cap N’Dua, dans le Grand Sud, et les cornes est et ouest au-dessus des îles Belep, dans le Grand Nord, soit 1 500 km à parcourir en ligne droite, mais bien plus en réalité. Selon l’organisation, « si l’alizé est au rendez-vous, la côte Est se fera sous spi, au surf, avec le vent dans le dos, tandis que le retour se fera face au vent, tapant sur chaque vague. Cette année encore, le spectacle promet d’être haletant : pas d’escale, pas de repos, des vagues à fond autour de récifs, la Groupama Race, c’est une course tactique, au paradis ».

Deux titres sont en jeu : le temps réel pour le premier bateau qui passe la ligne d’arrivée et le temps compensé. Il est calculé selon la taille du bateau, le type de voile, son année de construction ou encore son poids et chaque bateau se voit attribuer par une organisation internationale (ORC ou IRC) un handicap positif ou négatif. Ce coefficient compensateur permet de créer un bateau étalon, (comme si tous les marins naviguaient sur le même bateau). Le classement en temps compensé sacre ainsi l’équipage qui, proportionnellement à son équipement, est allé le plus vite. En 2016, c’est le bateau Banque de Nouvelle-Calédonie qui avait ainsi été sacré et dans ce classement les marins calédoniens peuvent l’emporter face aux bateaux étrangers.

Les favoris

Chez les monocoques, il faudra cette année compter sur Miss Scarlet (2), avec à son bord Franck Cammas, le marin français le plus titré de sa génération et parrain de la Groupama 2016. Il avait terminé deuxième de la course en 2014 sur Keel Bill (1). Franck Cammas naviguera à bord du plus gros bateau de la flotte, un TP52 néo-zélandais. Ses principaux opposants, pour une victoire en temps réel, devraient être les Australiens de Patrice (3) et Carreras (4). Attention à Ran Tan (5) et Blink (6). Un plus petit bateau, bijou de technologie, Clockwork (7), pourrait également se faire remarquer.

Du côté des multicoques, si le record de Vodafone lors de la précédente édition, en à peine plus de deux jours, n’est pas battu, c’est sûrement un multi qui devrait logiquement passer la ligne le premier. Rushour a remporté les Ocean Racing Series chez lui, tandis que Slipt Enz reprend du service. Skippé par Georges Auteret, le catamaran rose vient pour le plaisir… Un sentiment qui pourrait vite être remplacé par une envie de victoire de ces marins calédoniens expérimentés. Face à eux, les femmes d’Ave Gitana qui seront sur tous les bons coups, tout comme Alain Vilas, le skipper de Birdies Furax qui avec du vent devrait tirer son épingle du jeu.

Ils sont en embuscade

Qu’ils soient identiques comme les deux Sydney 38, Eye Candy et Speed Marine MSC, ou non, tous les navires vont aller au maximum de leur puissance. Certains mettront quatre jours, d’autres plus, mais parmi eux, nombreux peuvent monter sur le podium. Le plus petit bateau de la flotte est australien : Komatsu Azzuro, qui mesure à peine plus de 10 m. Son propriétaire l’a acheté, avec sa carte bancaire pour trois fois rien, alors qu’il n’était pas loin de couler. Aujourd’hui, restauré, il pourrait gagner la course en temps compensé. Mais PAO Prod Boulègue, deuxième en 2016, ou Banque de Nouvelle Calédonie, vainqueur de la Sydney- Hobart dans sa catégorie, ne lâcheront rien. Stiky, She’s an Apple II, Wings, Dove-Défi des Filles, Notorious, Socare et Untouchable sont également des prétendants au podium.

Des filles dans la course

Cette année et pour la première fois, on trouvera deux équipages 100 % féminins.
Alors que l’équipage d’Ave Gitana peaufine les réglages de son multicoque avec Sharon Ferris-Choat, qui a participé à la Volvo Ocean Race et aux Jeux olympiques en guise de skipper, l’équipage de Dove-Défi des filles (voir notre édition 579) vient d’accueillir cette semaine leur skippeuse, l’Australienne Lisa Blair, la seule femme a avoir effectué un tour de l’Antarctique en solo, et la coéquipière franco-australienne, Anne-Florence Planté. L’équipage est donc au complet.

« L’importance de se caler et prendre ses marques toutes ensemble est primordiale sur ces derniers jours », explique leur coach, Jean-Marie Dauris, qui donne un éclairage sur cet équipage féminin : « Les filles sont concernées, impliquées. Elles mettent toutes les chances de leur côté pour que cela se passe bien. Elles ont le potentiel de bien naviguer, de naviguer propre comme on dit ». Et quand on demande au pro s’il y a une différence avec un équipage féminin, il déclare : « Il ne devrait pas y en avoir. La question est quel est l’objectif à atteindre. Que l’on soit une femme ou un homme, la réponse et les étapes pour y arriver sont les mêmes. » L’équipage féminin, qui évolue en monocoque, est soutenu par un partenaire de choix avec la marque Dove, du groupe Unilever.


Des animations au Bout du monde

L’organisation de la Groupama Race a prévu une journée spéciale, samedi, sur le village, à port Moselle, avec un marché de l’artisanat, des démonstrations de sécurité en mer, une course à la godille et à partir de 20 heures, la diffusion du premier match en direct de la France dans la Coupe du monde de football 2018, contre l’Australie. Ensuite, à partir de lundi et jusqu’à vendredi, des concerts et des soirées à thème seront proposés au public à partir de 19 heures, juste après le point de course de 18 heures.


Votre régate en virtuel

La Groupama Race, c’est aussi la possibilité de faire la course depuis votre ordinateur, bien assis (au chaud) et devant votre écran. Le départ sera virtuel et donné le 17 juin à 14 heures Pendant quatre à cinq jours, vous naviguerez en suivant la météo et les éléments du moment, comme si vous étiez dans la Groupama avec votre équipage. Pour participer, inscrivez-vous via groupamarace.nc

C.S.