Remarquable patrimoine de la baie de Prony, l’îlot Casy va enfin pouvoir retrouver tout son potentiel. Les restes de l’hôtel, qui jonchent son bord de mer, vont enfin être rasés par la province qui espère développer une nouvelle activité, « respectueuse de l’environnement ».
Voilà des années que les tôles, débris et matériaux en tout genre, jonchent une partie de l’îlot nous rappelant le souvenir de ce petit hôtel qui n’aura vécu qu’une décennie, entre 1994 et 2004, au sein de ce magnifique écrin de verdure avant de finalement tomber en faillite et désuétude. Sur place, le spectacle est nettement moins beau depuis. Lentement, les bâtiments de l’ancienne charmante bâtisse coloniale ont été partiellement démontés (dépose des tôles) et de nombreux matériaux ont pu être récupérés au fil du temps par la tribu de l’île Ouen. Récemment, on venait encore fréquemment y chercher telle fenêtre ou tel morceau de toit.
Mais ce qui reste doit maintenant disparaître et la province Sud a annoncé cette semaine que l’opération de démontage partiel pour la récupération de matériaux valorisables par les particuliers était « achevée » et qu’il est désormais strictement interdit, « afin de prévenir tout accident » de récupérer tout matériau présent sur le site. Dans le courant du troisième trimestre de cette année, les différents bâtiments ainsi que la piscine vont être rasés et démolis. La province indique qu’elle entend laisser place au développement d’une nouvelle activité, respectueuse de l’environnement.
Un appel à projet sera lancé, au deuxième trimestre et l’idée est de retenir le projet de valorisation éco-touristique « le plus respectueux des enjeux de biodiversité du site ». Un projet d’éco-lodge avait déjà émergé en 2010 sur cet îlot du Grand Sud, mais il n’avait pas pu se concrétiser.
C.M.
L’îlot restera accessible durant toute la durée des travaux. Mais en raison de risques potentiels, les bâtiments et leurs abords sont désormais interdits d’accès.
Un site exceptionnel
Situé dans la baie de Prony, cet îlot est au cœur d’une splendide réserve naturelle, maritime et terrestre. D’une surface de 40 hectares il culmine à 45 mètres. Doté d’une végétation exceptionnelle, il est constitué principalement de maquis minier dont l’endémicité atteint 86 %. Au moins sept variétés d’orchidées et près de 65 espèces de bois ont été répertoriées.
Ses sentiers balisés font le bonheur des botanistes et amateurs de belles vues, notamment de la pointe de la Grande Terre. Les trois sentiers se présentent sous la forme de boucles plus ou moins longues. Le premier sentier fait découvrir le cimetière et la pointe sud de l’îlot. Le second longe les cycas, plantes primitives dispersées le long de la côte est parmi les pins colonnaires. La grande boucle, enfin, traverse la végétation du maquis minier arbustif ainsi que la forêt humide qui se développe au nord de l’îlot, le tout en sillonnant de très belles plages.
Baptisé en 1854 en honneur de l’amiral Casy, l’îlot a successivement accueilli les tribus de l’île Ouen et les employés du camp pénitentiaire de Prony venus y réaliser leurs cultures maraîchères, ainsi que de l’élevage dès 1870.
