Démenti de Newrest

Comme le prévoit la loi, la société Newrest a demandé un droit de réponse concernant l’article « Cantine : un scandale sanitaire ? », paru dans notre édition 604. Voici le communiqué qui nous a été envoyé.

« Notre société étant directement visée dans votre reportage, nous entendons exercer notre droit de réponse en apportant des précisions et ou des éléments visant à rétablir la vérité.

Dans votre paragraphe intitulé « Opacité totale, mais dysfonctionnements bien connus », nous appelons votre attention sur le fait que certaines énonciations sont fausses :

– « La date limite de consommation était largement dépassée » : sur quelle preuve avancez-vous une telle affirmation ? Nos suivis de stocks montrent exactement le contraire ; la marchandise reçue le 25 juin en DLC au 28 juin pour une consommation au 28 juin donc parfaitement dans les règles d’hygiène et de sécurité alimentaire.

– « Reprise des locaux par Newrest fin 2016 ». La date de reprise est là encore fausse. La reprise effective des locaux visés a eu lieu en novembre 2017.

– Ensuite, dans votre paragraphe intitulé « plateaux contaminés et rôle des collectivités », vous avancez que « des prélèvements du 11 septembre, à l’école Arsapin, montrent qu’avant même d’avoir servis et d’être manipulés par le personnel des cantines, on pouvait trouver des coliformes ». Vos propos traduisent une méconnaissance des processus de livraisons des repas auprès des écoles. Notre société livre les plateaux à 8 h du matin et les prélèvements sont effectués entre 10 h et 11 h du matin. Qu’est- ce qui prouve que la présence de coliformes, à la supposer avérée, incombe à Newrest alors même que les plateaux peuvent être manipulés par des tiers ?

– Enfin, dans votre paragraphe intitulé « Un monopole validé par le gouvernement », vous exposez que suite au rachat de la société Restauration française par le groupe Newrest, « les risques pesant sur la concurrence sont importants, et qu’il doit y avoir des engagements de l’acquéreur. Plusieurs engagements ont donc été pris avec la nomination d’un mandataire pour assurer ce suivi ». Vous ajoutez encore que le « mandataire retenu était celui qui présentait le plan de suivi le moins étendu ». Nous devons ici encore apporter quelques éléments de nature à rétablir la vérité. Le champ de la mission du mandataire était le même quel que soit le mandataire choisi, étant précisé que ce mandataire a été nommé sur décision unilatérale du gouvernement comme l’atteste le procès-verbal joint aux présentes. »


Notes de la Rédaction 

Nous tenons également à apporter quelques précisions et des éléments nouveaux.

  • Concernant les carottes mises en cause dans l’épisode de Tiac avérée du 28 juin, comme nous l’expliquions dans notre article, les résultats d’analyses réalisées de manière indépendante par la Ville de Dumbéa montrent une très forte concentration de bactéries aérobies, de l’ordre de 17 millions, alors que pour les légumes de 4egamme, la limite de concentration en DLC doit être de 5 millions. Notre article ne prétend pas que Newrest a volontairement dépassé la DLC. Mais les analyses montrent, comme l’explique la littérature spécialisée, que ces résultats traduisent le possible non-respect de la DLC, une rupture de la chaîne du froid, un refroidissement trop lent de la préparation ou encore une conservation de la préparation sans protection.
  •  Pour ce qui est de la date de reprise des locaux. Les documents dont nous disposons font bien état de la fin de l’année 2016. Une date qui correspond d’ailleurs avec la perte de l’agrément pour les locaux de la Vallée-des-Colons.
  • Concernant les résultats d’analyses effectuées sur les plateaux, la société Newrest a effectivement raison de souligner que les plateaux peuvent être manipulés. Il est toutefois à noter qu’une attention toute particulière a été portée sur cette question suite à des directives passées par la Caisse des écoles. Les fiches de suivi dressées par les cantinières font par ailleurs régulièrement ressortir des problèmes lors de la livraison de ces plateaux et notamment des problèmes de séchage. À noter également que le gouvernement a confirmé aux fédérations de parents d’élèves, à l’occasion d’une réunion qui s’est tenue vendredi 12 octobre, que la machine assurant le nettoyage des plateaux présentait des dysfonctionnements.
  • Et pour finir, concernant le choix du mandataire pour le suivi des engagements. Comme le précise Newrest, le suivi des deux candidats couvrait l’ensemble des engagements. Reste que la méthodologie du mandataire retenu était nettement moins complète et ne prévoyait pas, par exemple, la mise en place d’indicateurs de suivi. Le suivi des trois derniers points que sont l’engagement d’appui des filières locales, le retour à la cuisine traditionnelle et moins industrielle et la sensibilisation des enfants à l’équilibre alimentaire se fait uniquement de manière quantitative et non qualitative.