Décès du grand chef Moyatéa

Instituteur, puis entrepreneur dans le bâtiment, Robert Moyatea est devenu le grand chef du Mont Dore en 1983. Profondément engagé dans la coutume, il était également président du Conseil coutumier de l’aire Drubea-Kapumë de 1993 à 1996.

Il avait par ailleurs concrétisé son engagement au service des autres en politique. Très courageux, il a mené son combat politique pendant des années au sein du RPCR. Élu de la province Sud et du Congrès de 1995 à 2004, (il avait exercé les fonctions de vice-président du Congrès) ce compagnon de route de Jacques Lafleur partageait avec lui la conviction d’une Nouvelle- Calédonie solidaire, fraternelle et apaisée au sein de la République française.

Le gouvernement a salué « un homme de conviction, engagé, qui a su mener de front, avec intelligence et tact, un parcours politique et coutumier… Une mémoire de l’histoire des clans du pays ». Le premier adjoint au maire du Mont Dore, Eddie Lecourieux, a fait part de son émotion quand à la disparition de cet homme « brillant » avec qui de « grands moments » ont été partagés. Il a rappelé que cet ancien employé communal, retiré de la vie publique depuis quelques années, laisse à la ville un certain nombre d’ouvrages comme des ponts et des routes. « Il va beaucoup manquer au Mont Dore, une commune pour laquelle il a fait énormément ».

C’est finalement toute une population qui a célébré cet homme doté d’une forte personnalité qui ne transigeait pas sur le respect de ses valeurs traditionnelles, qui aimait la vie, la musique et en particulier l’orgue, un homme très croyant, et blagueur.

Le grand chef a été inhumé lundi, à Saint-Louis, en présence de ses proches, des clans du Sud et de représentants institutionnels. Son fils, Aldo, devrait normalement lui succéder.

C.M.

©P.S