Daniel Goa a-t-il été muselé par le Palika ?

Une semaine avant le 36e congrès du FLNKS à Arama, le patron de l’UC réclame à cor et à cri que le Front se dote à nouveau d’une présidence unique, qu’il s’élargisse à d’autres formations indépendantistes et demande « un geste fort à l’État avant le référendum ». Au final, Daniel Goa n’aura été entendu sur aucune de ses recommandations. Mais hérite ironiquement du porte-parolat du FLNKS. Drôle d’épilogue…

À la lecture du communiqué final du congrès du FLNKS, qui nomme Daniel Goa porte-parole, on pourrait croire que l’UC a fait une OPA sur le Front indépendantiste : il n’en est rien.

Dans sa Chronique de la semaine écoulée, Elizabeth Nouar remarquait sur RRB que « la montagne avait accouché d’une souris ». Absolument exact. Mais interrogeons-nous un instant sur la nature de la souris. Il y a un côté fable de La Fontaine dans cette histoire et l’une de ses « morales » paraît s’imposer : « Tel est pris qui croyait prendre ! » En effet, au jeu du chat et de la souris, le Palika semble avoir pris la souris UC dans ses rets.

Alors qu’il prônait une présidence unique du FLNKS, c’est Daniel Goa, qui, en sa qualité de porte-parole, devra expliquer les vertus de la présidence collégiale en place depuis 17 ans et que ses partenaires lui ont imposée. Alors qu’il demandait un geste fort à l’État (comme de céder sur le nom du pays : Kanaky-Nouvelle-Calédonie, semble-t-il), c’est le président de l’UC qui devra justifier devant la presse et ses troupes que, finalement, ce n’était pas une si bonne idée que ça !

Nationalistes compatibles

Plus fondamental enfin, le patron de l’UC qui fixe comme objectif à ses troupes « la pleine souveraineté », pour ne plus dire « l’indépendance » sans concession, devra défendre le concept d’indépendance- association, auquel il ne souscrit pas, par éthique. Mais vers lequel tendent ses alliés du Palika, de l’UPM et du RDO. De quoi rendre schizophrène le plus roué des politiques.

Voilà qui démontre les limites de nommer un président de parti au porte-parolat d’un Front de quatre formations, pas toujours en phase. Soit il est empêché, voire coincé, par son mandat. Soit les autres l’ont muselé. A contrario, le concept « d’indépendance- association », c’est-à-dire et plus trivialement l’indépendance avec l’argent de la France, a maintenant de beaux jours devant lui. Avec la complicité notamment des « nationalistes » de Calédonie ensemble, qui ne disent pas autre chose, mais l’habillent différemment.

L.N. ©Facebook FLNKS Officiel