Christophe Gyges, nouveau membre du gouvernement

« Je voudrais que la politique reste une passion, pas un métier ! »

Tout le monde lui répète qu’il n’aura pas la tâche facile : lui, qui au nom des Républicains calédoniens, s’est toujours abstenu de voter en faveur de Philippe Germain ! Nouvel entrant du XVe gouvernement de la Nouvelle- Calédonie, Christopher Gyges s’est cependant saisi à bras le corps des dossiers de son nouveau secteur, comme le handicap ou la protection judiciaire des mineurs. Zoom sur un jeune politique, bûcheur et sérieux, « parfois trop », s’excuse-t-il…

Un dé . – Peu connu du grand public, il n’est pas élu provincial, mais vient du sérail politique. Collaborateur politique unanimement jugé « efficace, bosseur et fiable », il a secondé Sonia Backes et dans de multiples secteurs au gouvernement de 2010 à 2014, puis depuis au Congrès. À 33 ans, Christopher Gyges pourrait se targuer de connaître tous les rouages de la « machine politique ». Mais jusqu’à présent, il était plutôt dans l’ombre que dans la lumière – sous les feux des médias et exposé parfois aux tirs de snipers politiques dissimulés derrière le paravent de blogs anonymes : « Un nouveau dé à relever ! », commente-t-il sobrement.

Un passionné. – Discret sur sa vie privée parce qu’extrêmement protecteur, Christopher Gyges consacre ses plages de loisir à ses deux passions. Celle de la Nouvelle-Calédonie d’abord : « À part peut-être la neige, cette terre nous offre tous les paysages que l’on pourrait rêver. Nulle part au monde, dit-il, je ne me sentirais mieux que sur les rivages de sable blanc des Cinq îles. » Une passion qui, chez lui, tutoie celle la mer : il pratique le paddle, le bateau, la chasse sous- marine et apprête les langoustes comme personne ! Il les cuisine pour « un petit groupe d’amis, toujours le même depuis 10 ans » et depuis son retour de Montpellier où il a fait ses masters en gestion et finances des entreprises. Des « choses » entre parenthèses depuis son élection au gouvernement… Un stage de fin de cursus à l’IEOM le ramène sur le territoire. Mais côté économique encore, puis ce sera le virage politique.

Toujours sur le pont. – Une histoire ancienne en fait, qui devait lui trotter dans la tête. Car c’est sur le pont d’un bateau qu’il s’exerce aux premières joutes politiques lors des traversées vers le phare Amédée avec son père, capitaine du Mary D : « J’avais onze ans et nous prenions chacun, tour à tour, le rôle de l’indépendantiste ou du loyaliste, histoire d’affûter nos arguments et de pouvoir les contrer ! Depuis, confesse-t-il, la politique coule dans mes veines. » Une complicité père-fils qui va lui forger une armure damassée de valeurs et de convictions. Le congrès du RPCR de 2001 à Bourail sonne pour lui comme un éveil à la vie publique : « Aujourd’hui encore, j’ai le plus grand respect pour Jacques Lafleur et tout ce qu’il a fait pour la Nouvelle-Calédonie et la paix », avoue Christopher Gyges.

Complicité avec Sonia Backes – On le retrouve en juillet 2009 aux côtés de Simon Loueckhote, alors membre du gouvernement Gomès, en charge notamment de la fonction publique. Moins de deux après, c’est la rencontre avec Sonia Backes, « dans l’ascenseur de l’immeuble du gouvernement ». Tout un symbole. « Ce que j’admirais en elle ? C’est qu’elle était fonceuse. Ce qu’elle appréciait chez moi ? C’est que je suis fonceur ! » Tout est dit ! « Une vraie complicité politique » naît ce jour-là. Ensemble, ils conjuguent : « un attachement sans faille à la France et à la République : le sens même de mon engagement, dit Christopher, et la volonté farouche de faire avancer les dossiers pour ne pas les subir ». Un véritable credo dans leur cas. « J’ai la plus grande admiration pour ceux qui mettent tout le poids de leurs convictions sur la table pour faire avancer la Nouvelle-Calédonie sur la voie du développement », a ffirme le nouveau membre du gouvernement. D’où certainement la cote qu’on lui connaît auprès des milieux économiques et plus particulièrement auprès des jeunes entrepreneurs.

« La quintessence ». – Mais la grosse tête n’est pas son genre ! « La politique ne sera jamais un métier, dans le sens où l’on met tout en œuvre pour être élu, réélu et où l’on tente de se maintenir au pouvoir, coûte que coûte, pour des décennies : ce temps est révolu. Faire de la politique doit rester une passion… Peut-être la passion de faire partager ses valeurs et ses convictions », ponctue le représentant des Républicains calédoniens. Quelque part, Christopher Gyges, sait déjà qu’il y aura « un après » la politique. Mais pour l’heure, il s’efforce de tirer les leçons de la formule d’un certain Nicolas Sarkozy, qui disait « la politique, c’est la quintessence de la vie ! » Tout un programme. Qu’il s’efforce de mettre en musique, rendre utile aux Calédoniens, depuis qu’il s’est installé dans un son fauteuil de membre du gouvernement. Le « vilain petit canard », pourrait devenir un « ministre » des plus efficaces…

MSP