Centrale SLN : les Républicains calédoniens demandent à Philippe Gomès de démissionner de son poste de président de NCE

Le parti de Sonia Backes vient de demander la démission du député de la présidence de NCE, la société en charge du développement et de la construction de la future centrale au gaz de la SLN, pour incompatibilité de mandats. Il souhaite aussi que le montage financier du projet soit transparent et qu’il intègre un volet « énergies renouvelables ».

Suite au récent vote des membres de la commission permanente du Congrès concernant le versement de la subvention de l’État pour les études de la future centrale au gaz au pro t de l’Agence calédonienne de l’énergie (voir notre édition du 6 septembre), les Républicains calédoniens passent à l’offensive sur ce dossier qui soulève bien des questions.

Lors d’une conférence de presse, le parti de Sonia Backes a surtout mis sur le tapis la nécessité d’une transparence par rapport au calendrier et du montage financier du projet. Vu que la Nouvelle-Calédonie y participe, il est essentiel que les élus du Congrès soient informés des procédures de mise en concurrence sur les études, comme le type de contrats signés, notamment pour ce qui concerne l’approvisionnement, explique Sonia Backes, qui demande qu’une commission dédiée soit créée afin d’assurer le suivi du projet. « Il est important qu’un représentant de l’État soit invité permanent de cette commission au regard de son implication. Les récents rejets du contrôle de légalité sur l’affectation des crédits d’études à NCE, Nouvelle-Calédonie Énergie, présidée par Philippe Gomès, montre l’importance de garantir une plus grande transparence sur ce dossier », souligne-t-elle.

La démission de Gomès

Justement, les Républicains calédoniens prétendent que la présidence de Philippe Gomès est incompatible avec son mandat de député. « Le Code électoral est parfaitement clair : le mandat de député est incompatible avec les fonctions de président de conseil d’administration, président et membre de directoire ou encore président de conseil de surveillance de sociétés qui recevraient des subventions ou des avantages de l’État. » Or, le plan de financement du projet de la centrale SLN prévoit justement une garantie de l’État sur un emprunt de 47 milliards de francs, d’un apport par la défiscalisation de 13 milliards et de celui de l’État de 646 millions pour la réalisation des études. « Afin d’éviter tout risque juridique qui viendrait mettre en péril le projet, nous demandons à Philippe Gomès de démissionner de son poste de président de NCE. Si ce dernier devait refuser, nous demandons à l’État de prendre ses responsabilités pour l’y contraindre », expliquent les représentants LRC, qui auraient déjà saisi le président de l’Assemblée nationale afin de révéler cette incompatibilité.

Complété par des énergies renouvelables

Au-delà des problèmes de transparence et de gouvernance liés de ce projet de centrale au gaz, les Républicains calédoniens expliquent que même s’ils ne veulent pas remettre en cause le choix retenu par les partis actuellement au pouvoir compte tenu « des années de tergiversations qui ont mis en danger l’emploi des salariés de la SLN », ils demandent que ce projet soit complété par un volet énergies renouvelables. « Il ne serait pas acceptable que le projet énergétique majeur du territoire ne prévoie que l’utilisation d’énergies fossiles, contribuant ainsi, et pour des décennies, au réchauffement climatique. Il s’agirait d’une faute politique, environnementale et stratégique. » Le parti de Sonia Backes demande donc qu’une mise en concurrence soit effectuée afin d’inscrire le projet dans une démarche de transition énergétique en y intégrant un volet de développement des énergies renouvelables.

C.S