La province Sud a adopté son budget supplémentaire 2017. L’exécutif a récupéré près de cinq milliards de francs de l’exercice 2016 qui seront consacré pour moitié à réduire l’emprunt. Malgré la situation tendue, de nouveaux programmes ont été inscrits au budget 2017.
Les temps sont durs pour tout le monde. Tout le monde, y compris la province Sud dont les dotations se réduisent d’année en année. Depuis près de cinq ans, l’institution a entamé un exercice d’optimisation budgétaire. La masse salariale a été contenue et de nombreux efforts ont été réalisés par les directions pour faire des économies. C’est ce travail de fond qui a permis de boucler les budgets mais l’exécutif pourrait bien être au bout de la logique et le bouclage du budget 2018 pourrait s’avérer difficile.
La province, qui dépend à 75 % de dotations extérieures, n’a pas recruté de nouvel agent depuis trois ans et a revu certains dispositifs tels que l’aide médicale et l’aide au logement pour réaliser quelques centaines de millions de francs d’économie. Mais l’optimisation et le redéploiement de personnel ne vont pas plus être possibles. Le budget 2018 sera donc très probablement en deçà du niveau actuel qui permettait de maintenir le volume de commandes publiques de ces dernières années. Le budget 2017 est déjà en régression de 2 % en recettes comme en dépenses par rapport à celui de 2016.
Un niveau d’endettement inquiétant
Comme le souligne Philippe Michel, le président de la province Sud, l’institution devra revoir ses participations, à l’instar des provinces Nord et Îles qui ont déjà opéré des coupes budgétaires, notamment auprès d’établissements publics tels que le Conservatoire ou encore la bibliothèque Bernheim. La situation sera d’autant plus intenable que l’encours de la dette provinciale dépasse les 20 milliards de francs soit un taux d’endettement de plus de 40 % qui ne comprend pas les garanties accordées par l’institution. Un rapport de la Chambre territoriale des comptes alerte d’ailleurs sur le niveau d’endettement de la collectivité (le rapport est à retrouver à l’adresse suivante : https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2017-07/NCR2017-007_1.pdf).
Pour clôturer l’exercice2017, la province Sud a récupéré environ 4,6 milliards de francs de l’exercice 2016 et des ajustements de dotations. Cette somme sera répartie pour moitié à la réduction de l’emprunt à hauteur de deux milliards de francs, soit 17 % des investissements. Les 2,6 milliards de francs restants sont consacrés en partie à des opérations nouvelles concernant notamment le transport pour 477 millions de francs, 383 millions de francs de contributions aux programmes communaux et 500 millions de francs pour les établissements scolaires (321 millions de francs pour le collège de l’Anse Apogoti à Dumbéa-sur-mer).
Quelques opérations nouvelles
Au titre des opérations nouvelles, la province Sud a inscrit l’acquisition de la propriété Moulin, à Bourail, pour 105 millions de francs. L’opération consiste à acheter un foncier qui comprend une ferme, de l’eau et de la terre d’excellente qualité. Cette initiative originale servira à installer de jeunes agriculteurs. Il est également prévu de racheter le foyer Massabielle, fermé à la fin 2016 et qui accueillait des jeunes filles et des jeunes mères. Un nouveau projet y sera développé. Il visera à insérer au mieux ces jeunes femmes grâce à accompagnement social complet au sein de la structure. L’exécutif a également inscrit 25 millions au budget qui seront alloués à la mise en place du réseau de veille éducative, pierre angulaire du plan de prévention de la délinquance.
