Budget 2018 :« Pour que les Calédoniens ne paient pas l’addition de la gestion Germain ! »

Dans un rapport remis aux élus du boulevard Vauban, qui examineront le budget 2018 le 23 janvier, le gouvernement reconnaît que le taux d’endettement de la Nouvelle-Calédonie a dépassé le seuil dit de « prudence ». Le seuil « d’alerte » serait même atteint, selon d’autres sources, et « il faudrait aujourd’hui 71 ans pour rembourser la dette » entretenue par Philippe Germain, dénoncent Les Républicains calédoniens.

« Pillage ». – Le projet de budget 2018 sera soumis au vote des élus mardi prochain. Déjà Les Républicains calédoniens tirent la sonnette d’alarme et préviennent « que le pillage des ressources des établissements publics, pénalisés dans leurs investissements, ne sert qu’à financer les dépenses de fonctionnement et nullement à redresser une économie rendue atone par une gestion à courte vue du gouvernement et menacée de faillite budgétaire », selon les termes de Philippe Blaise.

La confiance au placard ! – La présidente du parti, Sonia Backes, préférerait certainement ne pas avoir à jouer les Cassandre pour alerter l’opinion. « Mais voilà deux ans que notre groupe au Congrès se bat contre la politique des patchs plaqués par le gouvernement Germain et qui ne servent qu’à maquiller. Depuis deux ans, nous appelons à un choc de confiance, qui passe par l’écoute et le dialogue des partenaires, pour relancer la machine économique. » Or, rien, constate-t-elle.

L’inverse de ce qu’il faudrait faire. – Dans le budget concocté par l’équipe Germain, les charges de personnel augmentent considérablement à 16,357 milliards de francs soit une hausse de 700 millions (+4,9%parrapportà2017/+10%par rapport à 2016), alors que dans le même temps les investissements qui devraient soutenir la croissance sont en net recul (2018 : 9,8 milliards / 2017 : 10,9 milliards / 2016 : 12,9 milliards). « Totalement l’inverse de ce que nous aurions dû faire dans la situation de crise économique que connaît la Nouvelle- Calédonie », commente Christopher Gyges, le seul membre des Républicains calédoniens au gouvernement.

71 ans de dettes pour les Calédoniens. – « À cette heure le taux d’endettement de la Nouvelle-Calédonie dépasse les 93% (soit 36 Mds de francs), constate l’IEOM (Institut d’émission d’outre-mer). Il progresse en outre de 35 % chaque année, alors qu’il était contenu dans la zone acceptable des 35 % à 46 % avant 2014. Sous l’ère Germain, il a doublé. Aujourd’hui Philippe Germain, Calédonie ensemble et la plateforme conduisent la Calédonie à la faillite », martèle Philippe Blaise. Selon lui, le « seuil d’alerte est dépassé » et il faudrait aux contribuables calédoniens « 71 ans pour simplement rembourser la dette » à cette date.

« Pilotage à vue ». – « D’autant, que la seule stratégie trouvée par le gouvernement est d’aller ponctionner les fonds des établissements publics » : 4 milliards à l’OPT, qui s’ajoutent aux 3 de l’exercice précédent ; 350 millions de plus au port autonome, précise Philippe Blaise. Qui « s’inquiète » de ce « pilotage à vue » de l’économie calédonienne comme du « déni de réalité », dont fait preuve la plateforme devant les comptes publics : « On sacrifie l’avenir au court terme (…) Ce budget marque l’échec de la méthode Germain et son refus de dialoguer avec les partenaires sociaux », ponctue l’élu des Républicains calédoniens.

Appel au dialogue social. – « La situation budgétaire est aujourd’hui tellement grave qu’on ne sait pas si on parviendra à s’en sortir tout seuls », conclut Sonia Backes, qui lance un appel au président du gouvernement pour qu’il s’ouvre au dialogue social comme au dialogue tout court.

M.Sp.