BlackWoodStock, festoche à l’état pur

Pari réussi pour l’équipe du BlackWoodStock Festival : environ 2 000 personnes avaient pris le chemin de Fort Teremba le week-end dernier. Et elles n’imaginaient sûrement pas passer un si beau moment…

Tout a roulé. Sous un soleil radieux, dans le cadre historique et champêtre du Fort Teremba sur les plaines de Moindou, amateurs de décibels, de bonne humeur et d’ambiance rock et bucolique en ont eu pour leur ticket.

Pour la première fois, des groupes internationaux venus du Royaume-Uni, d’Australie, de métropole et du Japon ont participé au festival, aux côtés de vingt-cinq formations calédoniennes, avec le même mot d’ordre : présenter des compositions originales.

On se souviendra de la déjantée Rennaise, Nathalie Cousin, de Billy Ze Kick, qui nous aura quand même bien fait marrer avec ses vieux tubes comme Mangez-moi ou OCB, de Second Lady et son rock nippon, surprenant de qualité, mais aussi de l’excellent Palace Of The King, venu de Melbourne, avec son rock lourd et énergique rappelant Led Zeppelin ou Deep Purple. Et puis, clou de ce festival de trois jours, l’étonnant CharlElie Couture. Lui- même a bien défini ce qu’il s’est passé durant l’heure et demie qu’il a passée sur scène avec ses talentueux musiciens : « Ils sont restés babas, bouche bée, convenant que jamais ils n’imaginaient ce qu’ils ont pris dans les tympans. » Il y avait ceux qui le connaissaient, ceux qui ignoraient effectivement ce qu’ils entendraient.

Et au final, c’est peu de dire que celui que l’on n’imaginait peut-être « pas assez rock » pour ce festival a fait exploser les espérances avec du gros son, des anciens morceaux et des plus récents enregistrés en Louisiane, du vrai rock, mais aussi du reggae, du blues à la sauce CharlElie. Le tout avec une véritable envie de communier.

Et n’oublions pas non plus les groupes locaux qui ont, eux aussi, donné tout ce qu’ils avaient sur les trois scènes du festival : King Biscuit Time, Youpi, Botox, Sandy Factory et bien d’autres encore ont sérieusement ambiancé les sols poussiéreux du fort.

Rendez-vous en 2017

Tout a roulé et la réussite est aussi et surtout celle de l’organisation. Car c’était un challenge de recevoir 2 000 personnes et de gérer ce vaste site de 11 hectares.

Tout était prévu pour faciliter la vie des festivaliers : espace camping, sanitaires, parking, restauration variée, buvettes… Incroyable mais vrai, il n’y avait pas d’attente… et la sécurité a rempli son contrat. Il n’y avait qu’à voir les centaines de tentes, remplies et ouvertes au vu de tous ! Pas un incident à recenser, le tout dans un festival ou – rareté en Nouvelle-Calédonie – l’alcool coulait à flots. On notera aussi que l’événement a dépassé la barrière générationnelle : ados aux cheveux gras, Nouméens « bien clean », dreadlocks, bikers et autres soixante-huitards ont fait bonne entente.

Enfin, on saluera la centaine de bénévoles qui a permis au festival de remplir ses promesses en impactant le moins possible la nature. Seule ombre au tableau, l’ombre justement qui faisait terriblement défaut.

Encore sur un nuage, Christian Bougereau, président de l’association organisatrice, n’en revient toujours pas. « C’est historique et ça s’est parfaitement passé. Tout le monde est unanime et on ne pouvait pas rêver mieux », souligne celui qui pense déjà à l’amélioration du festival pour l’année prochaine, avec « plus de points d’eau et des tivolis » notamment. Interrogée par Christian Bougereau, pour savoir si le BlackWoodStock pouvait s’apparenter à un petit festival en métropole, Billy Ze Kick lui aurait répondu « Non,… à un grand festival ».

Le maire de Moindou, Jo Peyronnet a, quant à lui, comparé cette édition à des « fiançailles» et imaginant celle de 2017 à un « mariage ». Une nouvelle fois, on pourra reprendre le prolixe CharlElie Couture. « Pour nous, sur place, l’accueil a été proportionnel à la distance qu’il nous a fallu parcourir pour venir jusqu’ici. C’est un long journey pour une petite semaine, mais ça valait le coup ! Ce moment vient à peine de s’achever qu’ils rêvent déjà du prochain. Je leur souhaite un bon flight. » Et nous aussi. Rendez-vous donc, en 2017.

C.Maingourd. 

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Billy The Kick et son champignon

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Alyse de Second Lady, le groupe nippon à l’influence punk rock

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Youpi

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Palace of the king a fait un carton. « Super festival et super vibes. Refaisons ça bientôt Nouvelle-Calédonie », ont-ils commenté sur leur page Facebook.

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Solos de guitare brillants pour Karim Attoumane.

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« Moment de joie intense comme au meilleur des live fusionnels, on voit devant nous danser, bouger, réagir 2 500 spectateurs venus de loin pour faire la fête. À la fois énergique et varié, ce müesli d’anciens et de nouveaux morceaux donne aux uns le sentiment de reconnaître des chansons souvenirs, tandis que d’autres découvrent quelqu’un qu’ils ne soupçonnaient pas. Le temps a passé si vite. Une heure et demie bien tapée, et c’est déjà fini […] C’est à la Musique qu’il faut rendre grâce, elle qui nous permet de vivre ces instants magiques que je souhaite à tous de connaître un jour, Ou peut-être une nuit… »

CharlElie Couture (Facebook)

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