Attention à la chaleur !

Sueur abondante, fatigue, nausées, maux de tête, crampes, convulsions… Ces symptômes peuvent rapidement apparaître en cette période de chaleur. Si les autorités sanitaires veillent, à chacun de prendre toutes ses précautions pour éviter le coup de chaud.

L’exposition à une température extérieure élevée pendant une période prolongée, sans moment de fraîcheur suffisant pour permettre à l’organisme de récupérer, peut entraîner de graves complications, car le corps ne parvient plus à mettre ses capacités de régulation thermique en marche. Les périodes de fortes chaleurs, comme actuellement, sont alors propices aux pathologies liées à la chaleur, à l’aggravation de pathologies préexistantes ou à l’hyperthermie, surtout chez les personnes fragiles et celles particulièrement exposées à la chaleur.

Une situation adéquate

Si la Nouvelle-Calédonie, située juste au nord du tropique du Capricorne, subit plus ou moins fortement les influences tropicales et tempérées, leurs effets sont toutefois limités par l’environnement maritime et la présence quasi permanente de l’alizé, ce qui rend l’air moins chaud. Rares sont les situations de canicule comme en Métropole durant l’été avec des températures dépassant 40 °C et encore plus rare la canicule record enregistrée l’année dernière en Australie où le thermomètre a flirté avec les 50 °C. Dans certaines zones de l’Australie méridionale, les températures avaient dépassé de 16 degrés les normales saisonnières.

La Calédonie bénéficie donc de l’influence de l’alizé, d’ailleurs fort en ce moment, mais les services du gouvernement, notamment la Direction des affaires sanitaires et sociales, rappellent qu’il faut tout de même rester très prudent. Les études de Météo France Nouvelle-Calédonie montrent que le climat s’est réchauffé chez nous aussi au cours des quarante dernières années : + 1,2 °C pour les minimales et + 0,9 °C pour les maximales. Ce changement est quasiment uniforme à l’échelle du territoire.

Des mesures de prévention

Selon les autorités sanitaires, en Nouvelle- Calédonie, la population, notamment océanienne, semblent avoir acquis une certaine culture et accoutumance pour gérer la période chaude. Il n’est pas constaté, au vu des données de santé actuellement disponibles, de surmortalité en particulier chez les personnes âgées en période chaude. Cependant, en 2008, un épisode de chaleur inhabituelle avait provoqué quelques cas de début de déshydratation chez des personnes âgées, signalés par les infirmiers intervenant à domicile. Les autorités sanitaires avaient réagi par la diffusion de messages de prévention et d’information.

Dans l’objectif de réduire les effets sanitaires d’une vague de chaleur inhabituelle, un plan « fortes chaleurs » définit un système de surveillance (indicateurs météo et sanitaires), des actions de prévention (informations, alertes) et des actions de gestion de crise. Il se présente comme une mise en garde graduée (voir ci dessous) et est avant tout basé sur une prévention par l’information saisonnière sur les dangers des fortes chaleurs, en particulier envers les personnes à risque.

Ne pas attendre

Même si un niveau inquiétant de veille n’est pas déclaré par le gouvernement et la veille sanitaire, il n’en demeure pas moins qu’il ne faut pas attendre pour prendre les mesures nécessaires et éviter un coup de chaud pouvant entraîner de graves conséquences. Certains individus demeurant plus fragiles face à ces épisodes de fortes chaleurs, comme les personnes âgées ou dépendantes, les nourrissons, d’autres sont plus exposés comme les travailleurs manuels exposés à la chaleur et les sportifs. Attention, une personne victime d’un coup de chaleur est en danger de mort. Elle n’arrive plus à réguler la température du corps et se repère par une agressivité inhabituelle, une peau chaude, rouge et sèche, des maux de tête, des nausées, des somnolences et une soif intense, une confusion, des vertiges, des crampes musculaires, des vomissements, des convulsions et une perte de connaissance. Sans attendre il faut composer le 15 et demander une assistance médicale au plus vite.

Les mesures de prévention

Pour éviter un coup de chaleur, la Dass rappelle quelques consignes à respecter pendant la période chaude qui sévit actuellement. Buvez régulièrement et sans attendre d’avoir soif, au moins un litre et demi à deux litres par jour, sauf en cas de contre-indication médicale. Ne consommez pas d’alcool, qui favorise la déshydratation et évitez les boissons à forte teneur en caféine (café, thé, colas) ou très sucrées (sodas). Si vous souhaitez sortir, évitez les heures les plus chaudes (entre10 h et 16 j). Préférez le matin, tôt, ou le soir, tard, restez à l’ombre dans la mesure du possible et ne vous installez pas en plein soleil : portez un chapeau, des vêtements légers en coton et amples, de préférence de couleur claire. Lorsque vous êtes à la maison, restez dans les pièces les plus fraîches et prenez régulièrement dans la journée des douches ou des bains frais, sans vous sécher. Maintenez les fenêtres fermées tant que la température extérieure est supérieure à celle de l’intérieur. Ouvrez les fenêtres tôt le matin, tard le soir et la nuit. En l’absence de rafraîchissement dans votre habitation, passez au moins deux ou trois heures par jour dans un endroit frais (grands magasins, cinéma, lieux publics).

Lorsque vous êtes en voiture, aérez et climatisez l’habitacle ; ne laissez jamais, même pour quelques minutes un enfant dans une voiture en stationnement. Évitez les activités extérieures nécessitant des dépenses d’énergie trop importantes (sport, jardinage, bricolage, etc.). Enfin, pensez à aider les personnes dépendantes (nourrissons et enfants, personnes âgées, personnes handicapées) en leur proposant régulièrement des boissons.


Quatre niveaux de risque

Il existe en Nouvelle Calédonie un plan fortes chaleurs qui définit quatre niveaux de risque. Ils sont indiqués sur le site de Météo France et communiqués sur tous supports médiatiques (télé, radio, presse, internet) par les autorités sanitaires selon le degré de dangerosité.

– Niveau 1 « Veille saisonnière » : activé automatiquement du 15 novembre au
30 avril.

– Niveau 2 « Vigilance fortes chaleurs » : un risque de canicule.

– Niveau 3 « Alertes et actions fortes chaleurs » : un début de canicule avec un risque sanitaire probable ou avéré.

– Niveau 4 « Mobilisation maximale » : déclenché lorsque le phénomène, par son intensité ou sa généralisation, entraîne ou est susceptible d’entraîner un impact sanitaire important ou des effets collatéraux (difficultés dans l’approvisionnement en eau potable, saturation des hôpitaux, pannes électriques, sécheresse, etc.).

C.S.