Comme chaque année, la Dass, Direction des affaires sanitaires et sociales, mène une vaste campagne de communication sur les arboviroses : dengue, chikungunya et Zika. L’occasion de faire un point sur la situation et de rappeler les bons gestes.
L’épidémie de dengue, qui avait officiellement débuté le 5 janvier, s’est achevée le 1er septembre. Durant cette période, onze personnes ont trouvé la mort, 4 486 cas de dengue ont été confirmés, dont 595 ont nécessité une hospitalisation. Selon les services de la Dass, le contexte épidémiologique montre une diminution du nombre de cas avec la persistance d’une co-circulation des virus de sérotype 1 et 2. La catégorie 2 devenant majoritaire sur le territoire, il est à craindre une reprise épidémique dès le retour de la saison chaude si les foyers actuels ne sont pas détruits grâce au plan de lutte antivectorielle du gouvernement et ce, sans compter sur la découverte récente des deux nouvelles espèces de moustiques dans la zone de la Tontouta (voir encadré).
Lutter contre les arboviroses
La stratégie de lutte de la Dass s’articule autour de trois objectifs. Le premier, et le plus important, est la sensibilisation de la population à la destruction des gîtes larvaires, à l’utilisation de moyens de protection individuelle et à la consultation d’un médecin en cas de symptômes. Le deuxième objectif consiste au dépistage et la déclaration de tous les cas (biologiques ou cliniques) le plus rapidement possible, afin de réaliser des actions de lutte contre les insectes adultes potentiellement infectés et les gîtes larvaires autour de chaque cas. Des épandages d’insecticides sont ainsi réalisés aux abords du domicile des patients afin de détruire tous les moustiques adultes. Le dernier objectif des services sanitaires est de rechercher de nouveaux moyens de lutte alternatifs aux épandages (voir encadré).
Une semaine de sensibilisation
Jusqu’à dimanche, les autorités organisent la semaine des arboviroses. Des journées dédiées au sujet sont organisées à destination des scolaires dans les écoles de Dumbéa et de Nouméa où Anne Pfannstiel, médecin de la Dass, interviendra notamment, vendredi, à l’école primaire Christine-Boletti de Magenta. Un stand d’information est en place sur la Foire du Pacifique jusqu’à dimanche et un autre, animé par des étudiants de l’IFPSS, est prévu ce jeudi et ce vendredi au Médipôle. Des actions de sensibilisation au public sont programmées à Nouméa, Dumbéa et Bourail jusqu’à la fin de la semaine. Enfin, un dépliant pédagogique sur les arboviroses et un sac-poubelle rouge biodégradable, destiné à recevoir les déchets pouvant constituer des gîtes larvaires, seront encartés ce vendredi dans les Nouvelles calédoniennes et dans l’édition du Gratuit Nord. Des affiches sont également visibles dans les mairies.
Les moustiques de Tontouta
Organisée par la Dass, une réunion d’information publique à destination des habitants de Tontouta s’est tenue la semaine dernière dans le but de leur permettre de mieux connaître les deux nouveaux moustiques introduits il y a quelques mois sur le territoire et de manière à mieux se protéger. L’Aedes scutellaris et l’Anopheles bancroftii, deux moustiques qui pourraient transmettre les virus de la dengue, le chik et le Zika ou des parasites comme le paludisme.
Une bactérie pour éradiquer dengue, chik et zika
Après des années de recherche, des scientifiques australiens ont mis au point une technique capable d’empêcher l’Aedes aegypti de transmettre ces virus. Tout cela grâce à une bactérie naturelle, la Wolbachia, qui a été introduite en laboratoire sur cette espèce. Les premiers lâchés de moustiques porteurs de cette bactérie ont été réalisés en Australie et au Brésil il y a quelques semaines. Une technique qui pourrait bientôt être appliquée en Nouvelle- Calédonie.
C.Sch. Photo Sipres
