Le Festival international du cinéma des peuples fête ses dix ans ! Pour cette édition anniversaire inaugurée vendredi, l’ambiance va être particulièrement festive sur les différents sites de programmation. 59 documentaires issus de 45 pays sont proposés cette année à Poindimié mais aussi dans 29 communes du territoire.
Le festival Ânûû-rû Âboro* permet aux Calédoniens de découvrir tous les ans une sélection de films intéressants et engagés, exigeants et variés, mettant en scène les peuples du monde entier dans leurs problématiques actuelles.
L’objectif, on le sait, est de montrer le documentaire dans toute sa diversité, d’offrir une ouverture sur le monde jusqu’aux zones les plus reculées du territoire, de créer une émulation cinématographique aussi. Une chance exceptionnelle pour la Nouvelle-Calédonie. Cette édition ne déroge pas à la règle mais elle prend une dimension particulière pour ses dix ans. « Je compare cette phase à l’adolescence, nous dit le directeur artistique du festival, René Boutin. Le festival est maintenant bien ancré et on peut faire ce que l’on veut, on se retrouve un peu comme un jeune adulte face à son destin. »
Festivités
L’association promet, pour l’occasion, une ambiance de fête. Elle présente en particulier de nombreux films sur la musique, « auxquels les jeunes en particulier sont sensibles », des documentaires assez exceptionnels comme Le Paradis de Lee Scratch Perry (Volker Shaner) révélateur de Bob Marley, producteur de The Clash et de Max Roméo, ou encore Bouddha est un Punk, sur la symbiose entre croyance et culture punk en Birmanie.
La musique sera aussi de toutes les soirées, grâce à une collaboration avec de nombreux groupes locaux, et il y aura de la danse, des contes, des ateliers de création artistique en tribu. Autre particularité de cette édition, une nouvelle catégorie en compétition internationale, celle des moyens-métrages avec sept films à l’honneur. « Auparavant nous avions les longs et les moyens- métrages regroupés en une seule catégorie, mais ce n’était pas juste. Ce n’est pas le même cinéma, souligne René Boutin. Nous avons donc, nous aussi, créé cette catégorie qui figure dans la plupart des festivals de cinéma. »
Au total, 59 films sont proposés au public (à partir de plus de 2 000 films visionnés !) pour 280 projections sur les trois provinces. 29 communes sont concernées dont Pouembout pour la première fois.
Le nouveau partenariat, établi depuis le début de l’année avec NCTV, va prendre aussi tout son sens avec de nombreux rendez- vous sur cette chaîne en plus de NC 1ère. Le film d’ouverture, Samir dans la poussière, sera visible en simultané sur la chaîne et suivi d’une interview du réalisateur Mohammed Ouzine. Le Grand Prix du festival sera aussi visible par toute la Nouvelle-Calédonie, le soir même de la remise des récompenses. Au programme, enfin, des magazines, des reportages quotidiens sur les coulisses du festival, des interviews des réalisateurs…
Ils seront nombreux, ces réalisateurs d’ailleurs à Poindimié en 2016 : 15 nous viennent de l’étranger et sept représentent la Nouvelle- Calédonie. Tous sont attendus à 15 h vendredi à la cérémonie d’ouverture du festival prévue à la tribu de Wagap, en présence des autorités locales, pour le coup d’envoi d’une belle semaine.
C.Maingourd
Quelques films à l’affiche
Compétition internationale – Longs métrages
A Syrian Love Story – Sean McAllister
Amer et sa femme Raghda se sont rencontrés il y a quinze ans, alors qu’ils étaient prisonniers politiques dans les cellules d’une prison syrienne. À leur libération, ils se sont mariés et ont fondé une famille. Lorsque le Printemps arabe gagne la Syrie, leur destin va basculer. Un témoignage poignant, fruit de cinq années de tournage.
Behemoth – Zhao Liang
Dans ce documentaire, Zhao Liang dévoile la face nouvelle et dramatique de la Mongolie intérieure chinoise. Béhémoth parcourt d’est en ouest ce vaste plateau où les prairies cèdent la place aux mines de charbon. Sous nos yeux se déploie le processus barbare de l’économie moderne chinoise, prête à tout pour préserver son rang de première puissance mondiale.
Moyens métrages
Samir dans la poussière – Mohamed Ouzine
(Film d’ouverture)
Samir dans la poussière met en scène les aspirations et les angoisses d’un jeune contrebandier algérien qui transporte du carburant à dos de mule, de son village jusqu’à la frontière marocaine. Samir dévoile peu à peu son désir d’une vie différente à son oncle, Mohamed, résident français, venu trouver en Algérie des réponses et comprendre ses origines.
Compétition Pacifique
The Price of Peace – Kim Webby
Accusé d’être à la tête d’une milice privée de terrorisme et de possession d’armes, le militant maori Tame Iti se bat pour que sa tribu devienne une nation souveraine au sein de la Nouvelle-Zélande. Fruit d’un travail documentaire de sept ans, ce film retrace les raids de la police dans sa communauté, son arrestation et son emprisonnement, jusqu’à la signature d’un traité de conciliation entre sa tribu et le gouvernement.
Courts métrages Pacifique
Haere Maï, le premier pas – Raïnui Atapo
PROGRAMME ET HORAIRES
Le catalogue complet du festival et le programme des projections sont téléchargeables sur www.anuuruaboro.com
À Poindimié, les projections se déroulent tous les jours à partir de 9 h à la médiathèque et à l’hôtel Tiéti. Puis, le soir à partir de 18 h 30 dans les tribus de Bayes et de Wagap.
Des projections sont prévues dans toutes les provinces.
L’accès à l’ensemble des projections et des animations est libre et gratuit.
PRATIQUE
Une restauration est proposée sur chaque site de projection en journée comme en soirée, grâce aux associations locales et aux tribus. Diverses possibilités d’hébergement ainsi que des activités de plein air sont proposées. Pour ceux qui n’ont pas de véhicules, la mairie assure les déplacements en bus des tribus aux lieux de projections en soirée.
CONTACT
Espace d’accueil principal : 28 75 80 ou 05 75 80 (numéro vert). Antenne de l’Anse-Vata : 27 73 59
www.tourismeprovincenord.nc