Aircal reste à Magenta

Le gouvernement a pris un arrêté pour mettre l’aérodrome de Magenta aux normes. Cette décision va permettre de réaliser les travaux d’agrandissement de la piste et de certifier l’activité d’Aircal à Magenta et non pas à Tontouta.

Ces travaux d’aménagement de la zone, qui longent l’aérodrome et s’élèvent à 1,5 milliards de francs, impliquent le déplacement de la route provinciale RP14 et le repositionnement du club hippique de la Gourmette. Mais au- delà d’un chantier qui devrait se terminer en 2019, cette décision du gouvernement va permettre d’homologuer la piste de Magenta et par conséquent, permettre à Aircal de poursuivre son activité. Une note de l’Aviation civile de février 2014 indiquait déjà que l’aérodrome de Magenta n’était plus compatible avec le développement de la compagnie et que l’avenir des vols domestiques devait être envisagé du côté de la Tontouta.

Des travaux contre des ATR

Au-delà des règles de sécurité, les enjeux économiques et sociaux sont également en jeu car pour obtenir la défiscalisation de Bercy dans le cadre du renouvellement de sa flotte d’ATR 72, Aircal doit apporter la garantie que la piste de l’aérodrome est bien conforme aux normes qui régissent les règles de l’Aviation civile. Le renouvellement, qui se chiffre à 10 milliards de francs, permettra à la compagnie domestique d’augmenter son activité en passant de 9 000 à 12 000 rotations par an.

Tontouta fini ?

En signant cet arrêté, le gouvernement permet ainsi à Aircal de continuer et d’augmenter son exploitation alors même que l’on parle de son déménagement sur Tontouta depuis deux ans. Sur cette question, le gouvernement a simplement indiqué par la voix de son porte-parole, Thierry Cornaille, que « le dossier du déménagement sur la Tontouta de la compagnie domestique était toujours en discussion, mais que la priorité était l’obtention de la défiscalisation afin de garantir l’exploitation de cette dernière, d’où la signature de cet arrêté ».

Un déménagement qui était la proposition phare lors des dernières élections municipales de Gaël Yanno et de l’Union de la Calédonie dans la France, mettant en avant que l’activité de l’aérodrome posait « des problèmes de sécurité, de circulation et des nuisances sonores pour les riverains soit 30 000 personnes ». Le candidat de l’Union avait alors avancé l’idée de déménager les vols domestiques sur Tontouta ou d’aménager une nouvelle piste en baie de Koutio. Avec l’arrêté du gouvernement, ce déménagement, n’est pas près de voir le jour et on se pose inévitablement la question : reculer pour mieux sauter ?

C.S.