Air Vanuatu dévoile une stratégie très ambitieuse

Dans le cadre de la stratégie de développement du tourisme chez nos voisins, la compagnie aérienne du Vanuatu a présenté son plan de développement à l’horizon 2030. Un plan très ambitieux qui transformerait l’aéroport de Port-Vila en l’un des principaux hubs du trafic aérien du Pacifique Sud.

Le Vanuatu connaît une très forte croissance économique. Le tourisme est l’un des piliers de cette croissance au travers du développement des croisières, mais aussi et surtout grâce à l’essor important du tourisme classique. En à peine dix ans, nos voisins ont réussi à presque doubler le nombre de visiteurs qui est aujourd’hui assez proche de celui de la Nouvelle-Calédonie (109 000 en 2017). Et le pays ne compte en rester là. À l’occasion du premier sommet Vanuatu-Nouvelle-Calédonie à Nouméa le 13 février, la compagnie Air Vanuatu a dévoilé son plan de développement à l’horizon 2030. Un plan qui est une des clefs de voûte de la stratégie touristique du pays dont l’ambition est de devenir un véritable hub du trafic aérien pour le Pacifique Sud.

Pour atteindre cet objectif ambitieux, la direction a détaillé le programme d’acquisition de nouveaux appareils. Air Vanuatu prévoit d’acheter pas moins de 13 appareils. Le PDG, Derek Nice, a annoncé que la compagnie pourrait se doter, d’ici 2030, de huit gros porteurs moyens et longs courriers pour les liaisons internationales et cinq Cessna Caravan pour les liaisons domestiques. Ces acquisitions restent toutefois conditionnées par la réussite de la première phase du plan de développement qui consiste à consolider les lignes existantes et celles récemment ouvertes comme Melbourne. La formation de 140 pilotes vanuatais à l’horizon 2030 est aussi prévue. Il reste une question qui n’est pas un détail, celle du financement de l’achat des appareils. La compagnie pourrait avoir recours à des investisseurs étrangers, même si le Premier ministre, Charlot Salwai, a indiqué que le gouvernement cherchait des solutions pour un financement interne au Vanuatu.

Objectif : 450 000 passagers

Ce plan ambitieux, mais progressif prévoit l’ouverture de nouvelles lignes domestiques, mais aussi internationales. D’ici 2028, des liaisons sont prévues entre Port-Vila et la Chine, l’Indonésie et les États-Unis. Au niveau régional, Air Vanuatu projette de relier davantage de villes australiennes et néo-zélandaises telles que Christchurch, Canberra, Cairns, Adélaïde ou encore Hobart, mais aussi les Salomon, la Papouasie Nouvelle-Guinée, les îles Cook, les Samoa et une nouvelle destination sur Fidji. Autant de nouvelles liaisons qui ont pour objectif de développer le trafic régional et faire venir 300 000 touristes au Vanuatu, auxquels il faudra ajouter 150 000 visiteurs pour du tourisme d’affaires.

Le plan de développement de la compagnie a déjà commencé et passe par des accords de partenariat avec les différentes compagnies de la zone, c’est le cas entre Air Vanuatu et Aircal. Signé le 15 février dernier, cet accord général sera complété par des conventions particulières et notamment à court terme sur la maintenance, les deux compagnies exploitant des avions identiques. Mais d’ores et déjà, des discussions portent sur la possibilité d’effectuer des liaisons directes sur Lifou que pourraient réaliser les compagnies en codeshare. Rien n’est toutefois encore acquis.

Une révision des accords signés avec Aircalin en 2017 est également prévue mi-mars. Un accord qui prévoit une augmentation du trafic entre les deux pays. De manière plus générale, le développement d’Air Vanuatu pourrait bien profiter à Aircalin qui n’a finalement pas vraiment d’ambition et de plan de développement. L’essor du trafic dans la région passera inévitablement par la Nouvelle-Calédonie qui doit encore trouver sa place.

M.D.