Air France monte en gamme

 

Air France a investi près de 500 millions d’euros depuis deux ans pour réaménager ses cabines longs courriers. L’ensemble de ses Boeing 777 proposeront en 2016 ces nouveaux équipements, accessibles en mars aux Calédoniens voyageant entre le Japon et la métropole avec Air France en partenariat avec Aircalin. Présenter les « meilleurs standards de l’industrie » est une nécessité pour faire face à la concurrence en particulier des pays asiatiques. Le point sur la stratégie et l’actualité d’Air France avec Frédéric Verdier, directeur pour la Nouvelle-Calédonie.

 

 

DNC : Comment s’est déroulée cette phase de relooking ?

Frédéric Verdier : L’équipement s’est fait de manière progressive depuis 2014. Les changements sont importants et touchent toutes les clientèles de la classe économique jusqu’à la première. Toutes les compagnies ne présentent pas ce type de produit sur les Boeing 777 et nous sommes très heureux aujourd’hui de pouvoir le faire. Cette montée en gamme va se poursuivre en 2016 et sur les prochaines années. Ainsi, des améliorations en termes de gastronomie, de services à bord sont prévues. Tout cela est progressif et sans augmentations tarifaires. L’idée et d’apporter un meilleur rapport qualité prix.

DNC : En quoi ce8-ITW-Airfrance-P1090548s transformations étaient-elles prioritaires pour la compagnie ?

Frédéric Verdier : En réseau avec KLM, nous couvrons un très grand nombre de destinations mais évidemment, nous ne sommes pas sans concurrents, loin s’en faut, sur l’ensemble de ces destinations et en particulier sur les routes asiatiques. Nous avons à la fois la concurrence des pays asiatiques avec des compagnies extrêmement performantes sur les services, l’accueil et celle des pays du Golfe qui ont des capitaux très importants et investissent dans les équipements. Ils ont des standards très élevés avec des avions neufs, des équipements prestigieux avec en plus des routes intéressantes sur l’Asie. Dans un contexte plus difficile, s’il y avait une contraction avérée de la demande, la concurrence ne serait que plus forte. Et si nous n’avions pas un produit à la hauteur, nous serions littéralement laminés. Il est donc encore plus essentiel aujourd’hui d’avoir ces nouveaux produits face à la concurrence.

DNC : Il y a aussi dans ces améliorations, cette volonté de se distinguer, d’être une vitrine française…

Frédéric Verdier : C’est vrai que l’approche d’Air France dans ce domaine-là est assez unique en son genre puisque l’on souhaite offrir un luxe, mais un luxe à la française, en respectant tous les standards que nous avons l’habitude de côtoyer dans le luxe en France. C’est-à-dire de belles marques, des produits de designers, etc. C’est vraiment une part de France que l’on veut apporter à chaque client quelle que soit sa nationalité parce qu’un passager sur deux est étranger sur Air France. Idem pour le service et la gastronomie. On vise l’excellence à la française.

DNC : Ces équipements et améliorations de services entrent dans une stratégie globale. Quels sont les autres investissements et compensations ?

Frédéric Verdier : L’investissement, nous l’avons dit, est de 500 millions d’euros pour ces cabines. Air France-KLM va aussi faire entrer de nouveaux appareils dans sa flotte, le Boeing 787 et l’A350 d’Airbus qui viendra un peu plus tard. Le groupe a par ailleurs refait les cabines sur les moyens courriers notamment en Europe. Nous avons des sièges plus confortables et plus légers, ce qui veut dire des avions plus légers, donc moins de kérosène utilisé et moins de CO2 émis dans l’atmosphère pour transporter nos clients. C’est quelque chose sur laquelle on travaille en permanence pour parvenir à avoir une performance énergétique bien meilleure. Les moteurs qui vont équiper nos 787 et nos 350 sont tout à fait à la pointe de la technologie dans ce domaine et répondent aux exigences des grandes compagnies mondiales. Donc, pour tous ces investissements, nous avions aussi besoin de retrouver une croissance rentable et c’est l’objet des plans que nous avons déployés : « Transform 2015 » et « Perform 2020 », un plan de croissance, dans la rentabilité, pour les cinq années à venir.

DNC : Au-delà des suppressions de postes, vous avez annoncé que des lignes non rentables seraient supprimées. En sait on plus à ce sujet et sommes nous concernés ?

Frédéric Verdier : On a déjà annulé chez KLM, une liaison pour le Japon à Fukuoka. Le marché japonais a connu une baisse de régime assez sensible depuis les événements de janvier en France. On sera aussi sûrement amenés à faire d’autres ajustements sur le Japon mais dans tous les cas, on fera attention à ce que les horaires et les capacités des vols qui connectent avec Aircalin soient protégés. En amont du dernier comité d’entreprise, il y avait eu l’annonce d’une réduction de fréquence sur Tokyo, mais il s’agissait de Haneda et rien ne dit que ça se fera. Quoi qu’il en soit, cela ne toucherait pas Narita, donc pas les vols connectés à la Calédonie.

DNC : Air France a dû faire face à d’importantes difficultés ces derniers temps, dont un mouvement social, puis les attentats et le risque terroriste. Quelles sont les répercussions ?

Frédéric Verdier : Après le regrettable comité d’entreprise du 5 octobre, il y a eu un certain nombre de procédures disciplinaires engagées. Mais le dialogue a repris et on espère aboutir prochainement à des accords. Cela dit, effectivement, tout le monde a été frappé par l’atrocité des attentats du 13 novembre, nous avons aussi un équipage qui a été pris en otage dans un hôtel à Bamako. La priorité du moment est donc d’être près de nos clients, de nos équipages et de redonner confiance pour qu’il n’y ait pas de baisse dans notre activité. Des consignes ont été données dans certains pays de ne pas voyager en France, ce sont des choses qui nous préoccupent, c’est évident. Bien sûr, nous avons pris toutes les mesures qui s’imposent pour assurer la sécurité de nos vols, pour protéger nos équipages dans certaines escales sensibles et on a arrêté de desservir certaines villes. Nous verrons prochainement, le 8 décembre, s’il y a eu un impact chiffré sur la compagnie en ce qui concerne le trafic du mois de novembre. Les engagements sur les vols en Nouvelle-Calédonie n’ont pas varié. Nous avons simplement observé des départs spontanés après les attentats.

Propos recueillis par C.M.

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Ce qui change 

P8-ITW-Air-France-Première-remière : Air France propose désormais une « suite haute couture » en première classe. Les suites privatives permettent de s’isoler totalement avec cloison relevable et rideaux ajustables. Le fauteuil se décline en un vaste lit totalement horizontal et long de plus de deux mètres. On dispose d’une ottomane pour accueillir un hôte, d’un large écran tactile de 24 pouces, (l’un des plus grands jamais proposés à bord), 1 000 heures de programmation à la demande, toutes les prises électriques, port USB et casque Bose réducteur de bruit. Au menu, des plats signés par les plus grands chefs de France dont Joël Robuchon.

 

 

8-ITW-Air-France-Business-2-Business : En cabine Business, Air France présente ce qu’il appelle un « cocoon en plein ciel », son produit phare. Une structure tout en courbes proposant une sensation d’intimité. Le fauteuil passe, là encore, de la position assise à un lit de près de deux mètres. Couette douce, oreiller en duvet et plumes, effets personnels à portée de main, écran tactile HD de 16 pouces, vaste programmation de films, nouveau casque audio réducteur de bruit, prises pour tous supports sont à disposition. Les plats sont, là encore,

recherchés.

 

8-ITW-Air-France-Premium-economy-Premium Economy : Les clients disposent d’assises plus confortables et d’un repose-pieds multiposition. Il y a un nouvel écran HD tactile de 12 pouces, un port USB, une tablette agrandie, davantage de rangements.

 

 

8-ITW-Air-France-ecoEconomy : Le nouveau siège est entièrement revu. Il y a plus d’espace pour les jambes, de nouvelles mousses d’assise ergonomiques, des têtières plus moelleuses, des accoudoirs totalement relevables et une tablette agrandie. De nouvelles fonctionnalités apparaissent comme des prises électriques ou des accroche-casques. L’écran tactile est à 9 pouces.