Jusqu’à samedi, c’est la Semaine de l’antigymnastique dans le monde. Sur le territoire, des séances gratuites seront proposées au public pour découvrir cette méthode de bien- être originale et peu connue en Nouvelle-Calédonie.
L’antigymnastique ou antigym, ce n’est pas du sport assis dans son fauteuil, un coca à la main. Loin de là. Il s’agit d’une méthode de travail corporel fondée sur l’écoute de son corps avec des mouvements à la fois simples et puissants qui sollicitent les muscles en profondeur. Pratiquée depuis une dizaine d’années en baie de Naïa par Monik Urvoy- Cortey, l’antigym commence à se démocratiser, comme l’explique la formatrice : « De nouveaux professeurs viennent d’être formés. Nous sommes quatre à donner des cours sur le territoire et bientôt cinq. Même si actuellement nous ne comptons que 250 pratiquants, la demande se fait grandissante. En général, il s’agit de personnes de plus de 40 ans qui veulent garder une activité physique sans se blesser. »
Pourtant l’antigym n’en est pas à son premier jour, elle est pratiquée dans une vingtaine de pays par des milliers de personnes. Elle a été mise au point au début des années 70 par la kinésithérapeute française Thérèse Bertherat, auteure du best-seller Le Corps a ses raisons. Sorte de gymnastique douce, les mouvements proposés sont précis et rigoureux. Ils tiennent compte des pensées, des émotions tout en respectant l’intégrité de la structure corporelle, notamment les lois mécaniques du corps mises en lumière par la kinésithérapeute française, Françoise Mézières. « C’est une alternative parfaite à la gym traditionnelle, elle permet de retrouver bien-être et énergie, améliore la souplesse et la mobilité, libère la respiration et chasse le stress », explique Monik Urvoy-Cortey
Les premières séances
Une fois un rendez-vous pris avec un formateur, vous allez vous retrouver dans une salle silencieuse, claire et confortable pour pratiquer l’antigym par petits groupes, de 8 à 10 personnes maximum. La première étape consistera à localiser avec précision ce qui, de la tête aux pieds, vous coince et vous limite. Le praticien vous demandera de vous placer dans une situation physique précise, rigoureuse. Cette position, qui correspond à votre intégrité anatomique, demande toute l’amplitude de votre musculature. C’est une posture que personne ne prend jamais. Pour arriver à tenir, votre corps fera ce qu’il fait toujours mais, cette fois, avec une évidence criante : il se tord et se déforme. Une épaule se relève, une jambe part de travers, les doigts de pied se tordent. Pourquoi ? Parce que vos muscles sont tassés par un excès de force. La deuxième étape consistera à faire une suite de mouvements permettant d’entrer en contact avec chacun de ses nœuds musculaires. La suite du travail consistera doucement, patiemment, calmement, à dénouer l’écheveau si compliqué de la musculature. Le corps apprendra à déjouer les pièges où il s’était enfermé. Il s’étend, se pose, retrouve sa vraie longueur, sa beauté naturelle, son calme, enfin. Les séances durent en général 1 h 30, d’une à plusieurs fois par semaine, selon votre emploi du temps.
Une séance type
Les mouvements sont simples, variés et créatifs. Vous allez remuer les orteils, tirer la langue, promener vos yeux. Les pieds rigoureusement joints, des talons aux gros orteils, on cherche à tourner les genoux en dehors sans les plier. Ces mouvements, simples en apparence, mobilisent la musculature en profondeur. Ils ont tous un objectif précis, participer au projet de la séance dans un enchaînement qui a du sens. Le praticien guide avec ses mots pour vous donner des sensations, des émotions. « Chacun fait les mouvements à son rythme, en fonction de ses possibilités du moment. Il n’y a pas d’objectif de performance. Il est même parfois plus intéressant de rater un mouvement et de découvrir ce que son corps ne peut pas encore faire, ce qu’il n’ose pas faire », explique la formatrice. Pour faciliter les mouvements ou pour aider à repérer les différentes parties du corps, des baguettes de bois, des balles de liège et des coussins, appelés doudous et doudines, sont utilisés pendant les cours pour réaliser certains mouvements.
Une semaine de découverte
Afin de vous faire découvrir l’antigymnastique et à l’occasion de la semaine dédiée à cette méthode, Monik Urvoy-Cortey, formatrice certifiée, vous propose des séances : jeudi 2 mars au Trianon à 16 h 30 – vendredi 3 mars à Ducos, hôtel du Centre à 16h30- samedi 4 mars à la baie de Naïa à 8h30, 10h15,13h30,15h15 et 17h-mardi 28 mars au Trianon à 9h30, 11h45, 16h30 et 18h15. Pour participer, prenez rendez-vous pour rencontrer plusieurs praticiens et faire votre première séance gratuitement. (Tél. : 77 49 39)
LES BIENFAITS DE L’ANTIGYM
Amélioration du tonus musculaire et de la mobilité, diminution du stress et des tensions musculaires (dos, nuque, épaules…), développement de la motricité et de la coordination, préparation et récupération après une activité physique sont les principaux bienfaits apportés par l’antigymnatique.
Au fil des séances, vous apprenez à vous débarrasser vous-mêmes d’une foule de crispations, raideurs, douleurs musculaires et articulaires qui vous fatiguent, vous tassent et brident vos élans. Vous découvrirez comment, tout au long de votre vie, votre corps s’est subtilement organisé, protégé, adapté. Vous apprendrez à en avoir une perception et une connaissance plus intimes, plus justes, plus autonomes. Vos mouvements, votre respiration reprendront leurs amplitudes naturelles.
C.Schoenholtzer