25 listes déposées pour les provinciales

Pas moins de 25 listes ont été déposées pour les provinciales du 12 mai, dont la moitié concerne la province Sud. 25 listes, c’est huit de plus qu’en 2014 et pourtant, ce n’est pas un record. Les provinciales attirent toujours autant les partis et les candidats, un signe démocratique affirmé.

Les candidats avaient jusqu’à mardi soir 18 heures pour déposer leur liste pour les élections provinciales du 12 mai. Si 25 au total ont été déposées, le haut-commissariat doit vérifier l’identité et l’éligibilité des candidats de chaque liste pour les valider et publier l’arrêté au Journal officiel de la Nouvelle-Calédonie. 25 listes, c’est donc huit de plus qu’en 2014 , mais six de moins qu’aux provinciales de 2004, année du record de candidatures.

Onze listes dans le Sud

Il a fallu attendre les dernières minutes, mardi soir, pour connaître enfin la tête de liste de Calédonie ensemble. Le parti, qui avait déjà présenté la semaine dernière 20 de ses colistiers, a tenu à garder le suspense et c’est finalement Philippe Gomès qui conduit cette liste, suivi d’Annie Qaeze, Nicolas Metzdorf et Magali Manuohalalo.

La liste de L’avenir en confiance, qui réunit le Rassemblement, les Républicains calédoniens et le MPC, a été présentée un peu plus tôt dans l’après-midi. « Renouvellement, expérience et compétences ont été les trois piliers pour construire cette liste », a expliqué Sonia Backes, la présidente des Républicains calédoniens, qui conduit cette liste composée de Thierry Santa, Virginie Ruffenach et Gil Brial. (Photo ci-contre).

On trouve notamment dans cette liste d’union Laura Vendegou, la fille du grand chef de l’île des Pins, ou encore Brieuc Frogier, le fils du sénateur Pierre Frogier ou Isabelle Lafleur, la fille de Jacques Lafleur, en position non éligible. La liste de L’avenir en confiance se présente comme étant en province Sud la « seule liste loyaliste crédible pour assurer une nouvelle gouvernance porteuse d’espoir et de progrès, une liste qui soit en capacité d’avoir des élus, de mener des discussions d’avenir et de gérer les institutions ».

Concernant les autres listes déposées en province Sud, le Rassemblement national a présenté une liste emmenée par Alain Descombels. Elle a été déposée en présence de Louis Aliot, député RN et numéro deux du parti (voir son interview p.7).

S’ajoutent à ces trois premières listes, celles de l’Éveil océanien conduite par Milakulo Tukumuli, du Destin commun emmenée par Giovanni Talafali, la liste Calédonie Nouvelle réunie d’Édouard Léoni, celle de l’Alliance citoyenne pour la transition conduite par Martine Cornaille et la liste Construire autrement emmenée par Joël Kasarhérou. À noter qu’en province Sud, le ROC plurielle a dû renoncer à se présenter au dernier moment pour des questions de procédure.

Du côté des indépendantistes, pas moins de trois listes ont été transmises au haut- commissariat avec celle du FLNKS Sud de Roch Wamytan, la liste du Parti travailliste de Cyprien Kawa et la liste du Mouvement néo-indépendantiste souverainiste emmenée par Luther Voudjo, qui n’a pas réussi à se faire intégrer dans le front.

Six listes en province Nord

Quatre listes indépendantistes et deux listes loyalistes se présentent dans le Nord. Rappelons qu’il y avait eu cinq listes en 2014, mais neuf en 2004, année du record. Concernant les listes partisanes du maintien dans la France, nous trouvons la liste Agissons pour le Nord, une liste d’union emmenée par le maire de Kouaoua, Alcide Ponga. Les deux suivants de liste sont Pascale Montagnat et Wilfrid Weiss, le maire de Koumac. Suit la liste de Calédonie ensemble qui sera conduite par le sénateur Gérard Poadja.

Du côté des indépendantistes, Daniel Goa conduit la liste de l’UC, Paul Néaoutyine celle de l’Uni alors que la liste du Parti travailliste est emmenée par Roch Doui et la liste du Mouvement néo-indépendantiste souverainiste est conduite par Axelle Normandon, ex Calédonie ensemble.

Huit listes en province des Îles

On peut dire que l’union n’a pas trouvé sa voie quels que soient les camps pour ces provinciales. Du côté des non- indépendantistes, faute d’accord entre les loyalistes et Calédonie ensemble, deux listes se présentent. Celle de Simon Loueckhote, qui emmène la liste Avec nous, et de Jean-Éric Naxue, Une nouvelle vision des îles.

Du côté des indépendantistes, six listes ont été déposées, en raison notamment de l’échec récent de l’union entre le LKS et le Parti travailliste. Ainsi, on trouve, la liste UC conduite par Jacques Lalié, la liste Uni de Charles Washetine, le Parti travailliste avec Louis Kotra Uregei, la liste LKS emmenée par Oméra Naisseline et liste du Mouvement néo-indépendantiste souverainiste conduite par Germaine Nemia, de la Dynamique autochtone, et enfin, la liste Unitaire Kanaky génération dont le chef de le est Nicolas Bolo, un jeune dissident de l’Union calédonienne.


Pourquoi n’y a-t-il pas eu de liste unitaire non indépendantiste aux îles ?

Début mars, Calédonie ensemble et L’avenir en con ance annonçaient l’intention de présenter une liste d’union aux Îles pour les provinciales. Un mois plus tard, le torchon brûlait entre les deux composantes et la liste unitaire est tombée à l’eau laissant du champ aux indépendantistes. La liste de L’avenir en confiance a été la première à donner ses explications.

L’ avenir en confiance a tout d’abord indiqué qu’il regrettait que les non-indépendantistes des îles Loyauté ne soient pas parvenus à trouver les conditions pour une liste commune. Il rappelle que c’est Simon Loueckhote qui est à l’origine de la démarche d’unité avec Calédonie ensemble. Celui-ci regrette « que Calédonie ensemble n’ait pas pris la mesure de l’importance et des enjeux de cette élection. » L’avenir en confiance attribue l’échec de ces négociations au mode de fonctionnement de Calédonie ensemble, où « les Kanak, et notamment ceux des îles Loyauté, n’ont aucun pouvoir de négociation et encore moins de décision » sans « Philippe Dunoyer, qui lui-même, ne peut décider sans Philippe Gomès », a précisé Simon Loueckhote.
L’avenir en confiance dénonce ainsi l’irresponsabilité de Calédonie ensemble dans cette liste commune, car « seule une liste d’union pouvait permettre aux indépendantistes de retrouver une place dans l’hémicycle de la province des Îles et d’empêcher les indépendantistes d’être majoritaires au Congrès. Par son attitude irresponsable, Calédonie ensemble fait courir à la Nouvelle-Calédonie de gros risques ».

À la suite de cette intervention, Calédonie ensemble a tenu à répondre par communiqué. Rappelons tout d’abord que l’accord d’une liste commune aux Îles des non-indépendantistes prévoyait de mettre deux représentants de Calédonie ensemble à la première et quatrième place et deux représentants de L’avenir en confiance à la deuxième et troisième place. Pour Calédonie ensemble, cette union ne s’est pas faite parce que sa proposition de placer en deuxième et troisième position des candidats de Maré et Lifou n’a pas plu aux représentants de L’avenir en confiance. Bilan : en raison d’une incapacité à gérer la situation, deux listes non indépendantistes sont représentées aux Îles, ce qui jouera le jeu du camp adversaire et au final le nombre de sièges au Congrès.

C.S