Tontouta se bouge

Après une année d’audit, le plan de déplacement interentreprises Tontouta Mouv’ va entrer dans sa phase opérationnelle. Les études ont permis de définir 16 actions concrètes qui seront mises en œuvre sur la période 2018-2023.

Sécuriser et économiser. Voilà comment pourraient se résumer les objectifs du plan de déplacement interentreprises, lancé par la Chambre de commerce et d’industrie il y a tout juste un an. La plateforme aéroportuaire de la Tontouta accueille près de 1 000 personnes pour une douzaine d’entreprises. Une masse qui justifie largement une réflexion autour des problématiques de déplacement du personnel avec aussi de nombreux enjeux sociaux.

En juillet 2017, la CCI, en partenariat avec l’Ademe, le gouvernement et les onze entreprises présentes sur Tontouta, commandait un audit afin de mieux cerner les habitudes des salariés et définir des actions à mettre en œuvre pour répondre aux problématiques sociales, économiques et environnementales. Un questionnaire distribué à l’ensemble du personnel a permis de mettre en lumière la principale préoccupation des 440 répondants, à savoir la sécurité. Arrive ensuite la réduction des coûts, puis, celle des temps de trajet et le renforcement de l’offre de services.

Quand on regarde dans le détail des réponses, près de 74 % des répondants indiquent être intéressés par un service de navettes. Ils sont à peu près autant à être intéressés par des espaces de repos à l’extérieur de l’aérogare et une cantine. Les personnes ayant une pause le midi utilisent assez largement (66 %) leurs voitures pour se déplacer en dehors de l’aéroport.

Améliorer la sécurité

Afin d’améliorer la situation et répondre aux besoins du personnel, le plan répartit les solutions en quatre grands axes : l’évitement des déplacements ou leur réduction, l’amélioration de la sécurité des déplacements, le développement des modes de déplacement alternatifs et le développement de la cohésion et des espaces de dialogue.

Sur la question de la sécurité et de la réduction des déplacements, il est envisagé de créer des logements d’appoint afin d’éviter les risques d’assoupissement au volant. Il existe déjà, sur le site, des logements de type F1 qui pourraient être adaptés aux besoins des salariés. Pour réduire les déplacements, il est également question de mutualiser les services ou les formations. Cela passe par exemple par un transport unique du courrier pour l’ensemble des structures ou encore des formations mutualisées.

Mutualiser pour faire des économies

Concernant le développement de modes de transport alternatifs, il est proposé de créer une communauté sur plateforme covoiturage.nc avec l’objectif de doubler le nombre d’utilisateurs. Les navettes privées, que certaines des sociétés proposent déjà, pourraient être généralisées et surtout mutualisées. L’objectif affiché est de permettre à plus de 75 % des salariés d’y avoir accès. Pour les déplacements sur la plateforme, il est par ailleurs question de développer les vélos à assistance électrique et d’inciter la marche avec la création de voie piétonne. Pour les déplacements nécessitant un véhicule, il pourrait être question de la création d’une flotte partagée avec un système de boîtier d’autopartage et le recours à davantage de véhicules électriques.

Sur le thème de la cohésion, le plan prévoit de mettre en place des activités sportives sur la plateforme et de créer un nouvel espace commun ouvert sur l’extérieur. Il est également préconisé d’organiser un service de restauration collective pour les salariés.

Reste maintenant à mettre en œuvre ce tout premier plan de déplacement interentreprises. Si les partenaires se sont fixé un délai relativement raisonnable de cinq ans, il faudra néanmoins trouver les financements nécessaires aux travaux, différents aménagements et équipements.

M.D.